Sherlock Fox : 1. Le chasseur
© Glénat 2014 - Morvan & Du |
Au fil du temps les animaux ont dépassé leur animalité. Ainsi, leur
reproduction n’est plus une finalité à leur sexualité et l’utilisation
de leurs prédispositions animales à des fins belliqueuses est passible
des travaux forcés. Comme toute société, celle-ci possède ses petites
perversions que Ney Quitsou, alias Sherlock Fox, renard et commissaire
de son état, maintient dans les limites permises par la loi et la
morale.
Ce nouveau triptyque de Glénat sonne comme une
parabole où Humanité rimerait avec Animanité même s’il n’est question de
bipèdes dans ce récit, du moins pas encore. Sous des dehors de thriller
zoomorphe, Jean-David Morvan s’essaye à la sociologie et imagine un
univers où, en toute conscience, les lapins copuleraient avec de jolies
juments et où les renards préféreraient le tofu braisé aux poules
dodues. S’il convient de noter une certaine recherche dans le scénario
et les thématiques sur lesquelles il s’appuie, Le chasseur a cependant
des allures de déjà lu ! Ainsi, selon son âge, le lecteur fera – pour le
pitch - immanquablement référence à Chaminou de Raymond Macherot, ou à
John Blacksad de Juanjo Guarnido pour le design des personnages. Autre
bémol, Du Yu souffle le chaud et le froid. Si certaines de ses planches
présentent une indéniable maitrise graphique, de nombreuses cases -
notamment les gros plans - laissent une indicible impression d’inachevé
qui se trouve accentuée par une mise en couleur qui manque
singulièrement de contrastes…
Au final, un premier opus en demi-teinte !
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