© Akileos 2018 Ranville & Schmitt-Giordano & Amalric |
Le temps est un bien des plus rares que nul ne peut accumuler ni
retenir, mais en cette époque de terreur où le Dux et ses Ombres règnent
sans partage sur la Cité aux portes désormais closes, Cléophée en fait
le commerce. Sept années ! Tel est le prix pour franchir le mur…
La
Valise est un récit multiple. Conte fantastique sur l’éternelle jeunesse
qui se nourrit des jours prélevés sans état d’âme sur des victimes
acculées, allégorie sur la perversion du pouvoir et l’ambivalence du
Bien et du Mal, Diane Ranville n’a pas opté pour la facilité ! Quoi
qu’il en soit, le scénario de la co-fondatrice du collectif Blend Awake
est solide et les références historiques autant que cinématographiques
ne viennent pas surcharger son script, mais l’inscrire dans la lignée de
ces récits qui interpellent aussi bien qu’ils divertissent.
Graphiquement et visuellement, le travail de Gabriel Amalric et Morgane
Schmitt Giordano est bluffant de maîtrise et puise sa force dans une
mise en couleurs qui structure - avec une belle efficacité - la
dramaturgie de planches tour à tour sombres ou lumineuses.
Assumant sa filiation au monde de l’animation
et sachant parfaitement la retranscrire selon les canons du 9e Art, La
Valise se révèle être, à l’image de Cléophée, un album surprenant,
esthétique et envoûtant.
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