mardi 31 janvier 2012

Cette fois... difficile de succomber !

Billet sur l'opus 3 de Succubes : 3 - Eanna

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© Soleil Productions 2012 -
Acciarino & Mosdi
Eanna est une reine déchue. Mais du fond du désert, elle saura revenir pour se venger et devenir la première fille de Lilith…

A croire que seuls les Italiens savent dessiner de jolies filles car après Adriano de Vincentiis, c’est un autre dessinateur transalpin -  Gianluca Acciarino - qui s’attaque aux courbes sculpturales et somptueuses des prêtresses de Lilith. Dans un registre différent, il s’inscrit cependant  parfaitement dans la ligne graphique de la série sans pour autant la transcender et pallier le manque de crédibilité et de fond du scénario !
Sans vouloir faire injure à Thomas Mosdi, si l’intérêt principal de la série doit résider dans le soft erotism qu’elle distille, il faut dès lors des dessinateurs(trices) hors pair pour attiser l’intérêt des lecteurs mâles... ou alors donner plus de consistance aux scénarii pour intéresser la gent féminine !

En attendant, le 4ème album… dont parait-il, Adriano de Vincentiis assure le dessin !

dimanche 29 janvier 2012

I had a father in Africa...

Billet sur l'opus 2 de L'appel des origines2 - Nairobi

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Après un périple maritime de plusieurs semaines,  Anna laisse le canal de Suez derrière elle et aborde enfin les côtes kenyanes. D'abord envoûtée par la beauté sauvage des immensités africaines, la jeune femme doit vite faire face à une réalité beaucoup moins idyllique… 

Grâce à un scénario posé, un graphisme sobre et  une couleur équilibrée L'appel des origines s'avère être une belle histoire.
© Vents d'Ouest 2012 -
Séjourné & Callède
Posément et simplement, Joël Callède sait -  sans intellectualiser le propos - aborder des thématiques  fortes comme l'identité culturelle, le racisme, la colonisation, l'émancipation... mais, qualité encore plus rare, il sait gérer le temps. Si d'aucuns regretteront le manque d'action (sauf sur la fin !), il faut reconnaître que l'album sait développer au cours de ses 54 planches un tempo particulier qui permet de donner une réelle consistance aux personnages et une relative profondeur aux relations qu'ils établissent entre eux. Mais au-delà du rythme, Joël Callède crédibilise son scénario en l'inscrivant dans l'histoire du Kenya d'avant-guerre. A ce titre les évocations paysagères et l’apparition de la baronne Blixen inscrivent l’album dans un inconscient collectif qui doit beaucoup à la beauté somptueuse des paysages du film de Sydney Pollack !
Parallèlement, avec une sobriété et une intensité qui méritent d'être soulignées, Gaël Séjourné développe un trait d'une belle efficacité. Si un peu plus de réalisme aurait peut-être apporté plus de force à l'ensemble, il faut reconnaître que le résultat global est parfaitement convaincant. Sur ce dernier point, il faut souligner la qualité de la mise en couleur de Jean Verney qui apporte émotion et intensité aux paysages et concoure au charme de cette histoire.

L'appel des origines est un album plein et équilibré qui à  travers la vie d’une jeune femme romantique nous entraîne au cœur d’un continent mythique à la recherche d'un père et des racines de l'Humanité.

samedi 28 janvier 2012

Vol au dessous d'un nid ... d'Edelweiss !

Billet sur l'opus 1 du Pilote à l'Edelweiss : 1 - Valentine

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© Paquet 2012 - Hugault & Yann
En regardant son frère rompre le combat au moment d’affronter un Foker allemand arborant une superbe Edelweiss, Alphonse ne peut s’empêcher de se demander pourquoi son frère Henri, un As de l’escadrille des Cigognes, se comporte ainsi ?

Après le front russe et la Seconde Guerre mondiale, Romain Hugault survole désormais les lignes françaises du Chemin des Dames pendant la Première Guerre mondiale. Autre lieu, autre époque mais toujours cette maestria dans l’art du dessin aérien. Avec des cadrages millimétrés, des plans découpés au cordeau et un sens du détail rare, les scènes de combats aériens de ce 1er album prennent des airs de ballets…. Cependant, dès que Romain Hugault redescend sur le plancher des vaches, tel un goéland, il perd quelque peu de sa maestria et ses personnages, pour quelques planches, ne possèdent plus l’élégance et la précision de ses fameuses Pin-up. Dommage !
Mais Romain Hugault n’est pas seul aux commandes et comme pour le Grand Duc, il peut compter sur un copilote de qualité en la personne de Yann. Cependant, ce 1er album laisse un petit goût d’inachevé des plus difficiles à définir. Objectivement, cet album se regarde (se lit) sans aucune difficulté mais les ellipses sont (encore) trop nombreuses pour bien comprendre l’enchaînement des événements !

Un album graphiquement superbe dans ses évocations aériennes mais qui aurait peut-être nécessité quelques planches de plus pour mieux cerner l’histoire… ce qui prouve, si besoin était, la capacité de Yann à ménager ses effets !


dimanche 22 janvier 2012

Quant il arrive en ville ...

Billet sur l'opus 1 de Masqué : 1 - Anomalies.

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Dans un Paris devenu une mégalopole tentaculaire sous l’impulsion du préfet Beauregard, les Anomalies sont apparues. Mais quel lien semble devoir unir cette nouvelle forme de vie et Frank Braffort, ex-militaire des FFSC fraichement démobilisé ? Peut-être l’incident 41!

© Delcourt 2012  - Créty & Lehman
Annoncé par une campagne promotionnelle bien orchestrée, le premier blockbuster de 2012 est enfin dans les bacs.
Depuis 2 ou trois ans, le rythme de sortie de certaines séries laisse songeur ! Sans aucun doute le consumérisme ambiant n’est-il pas étranger à l’apparition de ces séries pré-calibrées permettant d’avoir un nouvel album tous les 3 mois ! Si les impatients que nous sommes devenus seront comblés, la qualité et la créativité seront-elles toujours au rendez-vous ? Loin de moi la nostalgie des albums faits à l’ancienne et selon le bon vouloir de leurs auteurs mais je suis de ceux qui pensent qu’un bon album peut prendre du temps !
Le principe de Masqué est en soit intéressant : faire un super héro français dans la lignée de ses illustres homologues américains. Soit ! Mais l’idée me semble un rien décalée dans la mesure où l’approche culturelle que nous pouvons avoir du super héro semble bien différente de celle développée par nos amis d’outre atlantique… mais pourquoi pas !
Anomalies comme tous 1ers albums qui se respectent pose en 42 planches les différents protagonistes et le cadre de l’histoire. Ce dernier point est particulièrement important car c’est sur lui que repose - a priori - l’une des spécificités de cette série. Généralement les supers-héros voient le jour dans un contexte à hautes technologies à la suite d’expositions à des agents pathogènes, mutagènes, ionisants ou radioactifs…. Là, rien de tout cela ! La source des supers-pouvoirs de Frank Braffort est pour le moins inattendue puisque c’est la ville elle-même qui semble être la cause de son état - futur - de super-héro ! Serge Lehman développe ici une variante pour le moins inattendue du concept d’identité urbaine : toute ville dès lors qu’elle a atteint une taille critique se voit dotée d’une énergie - à défaut d’une conscience ! - qui lui permet de créer ses propres organites et organismes. A voir comment Lehman saura mettre en valeur cette idée pour le moins originale.
Pour le reste, rien de vraiment surprenant ! En effet dans cet album tout est maîtrisé, pensé et réalisé dans un souci d’efficacité maximum. Et si les vues urbaines d’un Paris rétro-futuriste sont impressionnantes, si les couleurs de Gaëtan Georges sont parfaitement calibrées et si le dessin de Stéphane Créty est sans réel reproche, il manque à l’ensemble une tonalité propre qui lui permettra de se démarquer des productions similaires.

Un premier album techniquement réussi mais qui devra imprimer sa marque pour imposer sa propre crédibilité… A suivre !

samedi 21 janvier 2012

Adieu divine Milady !

Billet sur l'opus 2 de Mylady de Winter2 - Tome 2

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Du siège de La Rochelle à la mort du Duc de Buckingham, Richelieu et Milady de Winter officient de concert pour le bien de l’un et la vengeance de l’autre ! Mais la mort qu’elle a si souvent semée sur son chemin, finira par rattraper la blonde égérie du cardinal… 

Dans ce deuxième - et dernier - tome des aventures de la belle Anne de Breuil, la pétillante Agnès Maupré tente de réhabiliter quelque peu celle qui fut longtemps considérée comme une aventurière sans scrupule. Cette réhabilitation passe tout d’abord  par le dessin,  Milady  - et les femmes en général - font l’objet d’un traitement graphique particulier qui les met en valeur alors que le genre masculin est passablement égratigné par un trait léger, fin, incisif voire caricatural. Ensuite, Agnès Maupré pose la gent féminine en jouet du destin ou de leurs sens tandis que les hommes sont – suivant les cas – prétentieux, vils, couards, soudards et/ou trousseurs de jupons obsessionnels. De fait une certaine empathie  s’installe envers une Milady qui apparaît alors comme la victime - pas tant que cela toutefois ! - expiatoire de la bassesse des mousquetaires du Roi et non plus - seulement - comme l’âme damnée du cardinal de Richelieu. D’aucuns pourraient voir là le parti pris misandre d’une jeune auteure, d’aucunes y verraient peut-être bien un juste retour des choses…. Ce serait donner à cette histoire une portée et un propos qu’elle n’a pas forcément !

Sur l’œuvre de Dumas et pour notre plus grand plaisir, Agnès Maupré sait avec fraîcheur, délicatesse et talent, créer une histoire nouvelle et qu’importe si celle-ci n’épargne pas les hommes et fait la part belle aux  femmes … tant  que ces dernières sont jolies !

dimanche 15 janvier 2012

Show me the way... (air connu !)

Billet sur l'opus 2 de Showman killer  : 2 - L'enfant d'Or.

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© Delcourt 2012-  Fructus & Jodorowsky
Le Showman n’est plus le même depuis sa rencontre avec Ibis, servante onirique des Onironautes. Cependant, celui-ci demeure une implacable machine à tuer pour peu que la vie de Non soit en danger. Les troupes de la Suprahiérophante l’apprendront à leurs dépens…

Alexandro Jodorowsky est un auteur aussi prolifique qu’excessif et la démesure qu’il donne à ses histoires peut en heurter plus d’un. Soit !
Toutefois, cette exubérance, parfois outrancière, donne un peu de relief à une production qui se laisse aller à une certaine monotonie. Il faut de temps en temps des albums chocs, graphiquement et scénariquement en marge, pour sortir des sentiers battus du commercialement rémunérateur ou de l’intellectuellement correct. Showman Killer est de ceux-ci !
Mais l’excès d’un scénario peut vite devenir pitoyable  si le graphisme est du même acabit. Fort heureusement, Nicolas Fructus est un dessinateur dont l’univers artistique et l’imagination tempèrent les excès d’un scénariste peu enclin à la compromission.
Excessif et onirique, Showman Killer n’en reste pas moins (très) classique dans les thématiques abordées : Le Bien et le Mal, la rédemption… Seule la manière de les traiter diffère !

Une série en marge qui permet de sortir quelque peu des sentiers battus…

dimanche 8 janvier 2012

Un aller simple aurait suffit !

Billet sur Aller-Retour de Frédéric Bézian

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Sinon, il y a le dernier Bézian ! 
Avec désinvolture, le libraire me lance cette phrase a priori anodine. Un silence gêné s'installe... je ne connais pratiquement pas Frédéric Bézian !
Quelques jours plus tard, la lecture inopinée d’une critique particulièrement flatteuse me glace... Comment ais-je pu passer à coté d'un tel chef d'œuvre ?

J'achète donc ! 

© Delcourt 2012 - Bézian
Aïe ! Moi qui n'accroche pas à la tendance actuelle du roman graphique, un brin (trop) intellectuel ... je suis servi ! Mais il faut savoir parfois se faire violence et aller au delà de la 1ère impression… la culture (la vraie) est à ce prix ! 
Après une lecture longue et monotone, à la limite du fastidieux, je me rends à l'évidence : l'introspection en noir et blanc... ce n'est pas pour moi ! 

Alors que dire de cet album ?
Rien ! Car ce n'est pas parce que vous ne comprenez pas un album que celui-ci est mauvais, ni bon d’ailleurs !
Ceci dit, je ressayerai un autre album de Bézian... juste histoire de ne pas rester sur une mauvaise impression !

vendredi 6 janvier 2012

L'annonce du jugement dernier

Billet sur l'opus 5 de Il était une fois en France : Le petit juge de Melun

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Le vent tourne pour Joseph Joanovici et la haine que lui voue le juge Legentil pourrait lui être fatale. Désormais, son destin ne lui appartient plus …

© Glénat 2011 - Vallée & Nury
Après avoir raconté l’ascension puis l’apogée de Joseph Joanovici, Fabien Nury et Sylvain Vallée s’intéressent désormais à sa lente et inexorable fin. Ce cinquième opus nous raconte - entre autre - comment, au sortir de la guerre, le choix entre justice ou cohésion nationale fut cornélien pour certains et… plus simple pour d’autres. 
La grande force de Il était une fois en France outre que fiction et faits historiques s’imbriquent intelligemment, réside dans l’impartialité de traitement des personnages. Donc pas de jugement à charge… ou à décharge mais simplement l’histoire d’hommes et de femmes qui font des choix et doivent les assumer… L’enfer est pavé de bonnes intentions dit un proverbe ! 
Mais le scénario de Fabien Nury perdrait en puissance et en intensité s’il ne bénéficiait pas d’un graphisme approprié. Avec un cadrage millimétré et un trait semi-réaliste Sylvain Vallée sait parfaitement traduire les certitudes ou les affres qui assaillent ses personnages quitte à frôler parfois la caricature. 

Il était une fois en France sait éviter tout manichéisme réducteur ou parti pris facile. Un bel album, psychologiquement le plus fort pour ne pas dire le plus dur.

lundi 2 janvier 2012

So british ...

Billet sur l'opus 1 de Lady Elza : Excentric club

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Une jeune lady anglaise, un rien frivole, possède certains dons qui lui valent toute l’attention de l’Excentric Club. Mais pour être membre de ce club très fermé, il faut préalablement se soumettre au traditionnel rituel d’intronisation…

© Glénat 2011 Wurm-Dufaux
Joli divertissement que ce 1er opus des aventures de Lady Elza dans lequel Jean Dufaux et Philippe Wurm réussissent à condenser toutes les qualités du genre. 
Un album simple, spontané, agréablement désuet dans son approche graphique très ligne-claire et un rien décalé avec une héroïne aux mœurs légères dans une Angleterre un tantinet misogyne. 
Sur une intrigue qui flirte avec un ésotérisme gentillet, Jean Dufaux redonne vie à une certaine Lady Elsa Rochester qui, en d’autres temps, connu d’autres aventures sous le crayon de Philippe Wurn.

Une comédie fraiche et sans prétention qui n’a pour vocation que celle de nous divertir.