© Dargaud 2017 : Zidrou & Oriol |
Mar est une muse qui s’amuse des artistes qu’elle ensorcelle et des
amants d’un soir qu’elle oublie. Disparue sans explication, elle hante
désormais Vidal, le dernier à l’avoir peinte et aimée…
À
travers le souvenir d’inachevé laissé par un peintre fantomatique,
Zidrou livre un album à la croisée des chemins, récit oscillant entre
histoire d’amour, fable fantastique et biographie fictive, autant de
fils narratifs habilement entrelacés en une fiction atypique et
touchante.
Si la couleur apparaît trop souvent comme le
parent pauvre de la bande dessinée, pour Oriol Hernández Sánchez, elle
constitue l’essence même de son art, seule à même de donner son
expressivité à un visage ou sa profondeur à un décor. Ainsi, le jeune
dessinateur espagnol se joue des représentations pour non seulement
décrire le monde avec ses pinceaux, mais également avec ceux des autres
comme en témoignent les nombreuses allusions aux grands maîtres de La
Colla del Safrà ou de ceux qu’ils inspirèrent.
Pour le
plus grand plaisir des sens, Natures Mortes bénéficie d’une couverture
qui cultive l’analogie à la toile. Mais ce qui est donné d’un côté est
repris de l’autre et le recours singulier à un papier (trop) glacé
enlève toute matière à une mise en couleurs directe aux belles
tonalités.
Parallèle sur les vertus des 3e et 9e Art,
Natures mortes dépeint le transfert émotionnel qui s’opère grâce à
l’alchimique mélange de colorant et d’huile appliqué avec passion.
Superbe.
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