jeudi 13 décembre 2018

CONTES MECANIQUES

© Paquet 2018 - Malnati
Silence, album onirique et naïf en deux actes, est le premier recueil de contes mécaniques de Loïc Malnati. 

Cet ouvrage à la réalisation soignée renferme un univers où la métaphore est reine et les pantins mécaniques - désormais marque de fabrique du dessinateur niçois – sont rois. Mélancolie, douceur, espoir sont les sentiments qui portent un monde en noir et blanc où seule la vie sait, avec un peu de couleurs, faire de marionnettes des êtres doués de sentiments. Si graphiquement le steampunk et Tim Burton ne sont pas loin, Silence confirme le talent d’un homme éclectique qui a le dessin dans la peau et qui n’hésite pas, depuis 2011, à l’incruster dans celle de ses contemporain(e)s ! 

Esthétiquement des plus réussies, ces deux nouvelles graphiques constituent une jolie introduction qui permettra de patienter jusqu’en septembre 2019, date aujourd’hui annoncée pour quelques "fables mécaniques" avec Stephen Desberg au scénario.

ANGEL WINGS

5. Black sands
 
© Paquet 2018 - Yann & Hugault
Les eaux bleues du Pacifique sentent le soufre et, depuis Iwo Jima, les forces américaines frappent le Japon au cœur. Les heures de l’Empire du Soleil Levant sont désormais comptées, mais elles risquent d’être longues… 

Cinquième volet des aventures aériennes de la figure emblématique des WASP qui maintenant patrouille aux commandes d’un P51 pour sauver ceux qui peuvent encore l’être. 

Cela a déjà été dit, Romain Hugault excelle à dessiner les pin-up et les warbirds, mais là il atteint un nouveau palier. Certaines de ses planches sont tout simplement superbes de réalisme, parfaites de perspective et de composition, lumineuses dans leur mise en couleur… et remplies d’une tension presque palpable. Du grand art !
Reste qu’une fois revenu à terre, le scénario s’avère (très) dense. Yann a visiblement bien des choses à raconter entre les anecdotes pittoresques et les faits de guerre incroyables, sans oublier les enjeux militaires et politiques pour la victoire finale. Abusant parfois de l’ellipse pour rester sur quarante-six pages, il structure Black sands autour de deux ou trois séquences fortes entre lesquelles il intercale des passages « développés » sur une à trois planches. Ils permettent de donner sa consistance à l’album tout en déroulant le fil du synopsis général, traduisant par l'exemple l'art consumé de l'auteur de Double 7 ou Dent d'ours

Le projet Manhattan est un succès… la fin du conflit semble proche, mais qu’en est-il du combat personnel que mène Angela ?