© Delcourt 2017 - Gess |
Longtemps il a ignoré qui il était vraiment. Tueur patenté de la
Pieuvre qui profite de sa maitrise universelle des langues pour
l’envoyer aux quatre coins du Monde, Gustave Babel n’a de liens avec son
passé qu’au travers des cauchemars qui le hantent, de sa passion pour
Baudelaire et l’affection qu’il porte à Filoche.
Sur un
script, a priori des plus classiques, Gess a su construire une histoire
atypique où les turpides des faubourgs s’oublient dans les vapeurs
d’absinthe et les vers. Il est ici question d’un homme qui - avant de
passer de vie à trépas - se remémore sa vie d’exécuteur des basses
œuvres et sa quête contre l’amnésie qui, longtemps, a jeté un voile
opaque sur ses années de jeunesse. Jusque là rien de terriblement
transcendant penserez-vous, mais transposer dans un Paris qui passe d’un
siècle à l’autre et, en rôle-titre, un personnage en osmose avec Les fleurs du Mal, l’ensemble prend une dimension tout autre. Ajoutez à cela
un graphisme qui se mérite, mais qui finalement apparait d’une fluidité
et d’une profondeur rares et vous avez entre les mains un «
indispensable » pour lesquels Delcourt a réalisé une édition de très
belle qualité.
Œuvre singulière autant qu’attachante
mélangeant réalisme et surréalisme avec à propos, La malédiction de
Gustave Babel est de ces albums qu’il faut avoir dans sa bibliothèque…
après l’avoir lu, comme de bien entendu !
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