#3. Dispersion
© Dargaud 2019 - Nury & Vallée |
Il arrive un moment où il faut bien
conclure, terminer ce qui a été commencé ! Et si les diamants sont
éternels, les hommes - eux - ne le sont pas !
Dans
cette province de l'ex Congo belge où le sang coule comme la sueur,
Fabien Nury n’exonère personne : Africains et Européens sont sur un pied
d’égalité, la cruauté n’a pas de couleur lorsque tant de richesses sont
à piller. Sans vouloir faire œuvre de moralisateur, la force de Katanga
est d’être crédible, ne serait-ce que par le background historique dans
lequel il s’inscrit. Toutefois, bien que de pure fiction, cet album
fait comprendre à tout un chacun que les atrocités décrites ici ont été –
ou sont encore - commises sous d’autres latitudes et certainement en
pire !
Pour
donner vie à une histoire d'où les héros sont absents, Sylvain Vallée
fait preuve du juste réalisme dans ses décors et d’une fluidité dans sa
mise en page qui ne peut pas être le fruit du hasard. Parallèlement, il
exagère volontairement le trait lorsqu’il s’agit des personnages ;
jouant des stéréotypes avec une efficacité redoutable, la psychologie de
chaque protagoniste transpire dans sa physionomie.
Sur
ce dernier volume, Fabien Nury a visiblement refusé la facilité en
donnant à la cupidité et au cynisme une place de choix. Immanquablement,
ce triptyque – sous ses allures de BD de divertissement - interroge sur
la résilience à l’horreur et sur les allégories guerrières. Au pays des
hyènes, les loups feraient presque figures d'agneaux !
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