© Dargaud 2017 : Frey & Varela |
Quel lien entre Detroit, disons plutôt Linden, et Paris ? Pour Maud,
il est familial, elle dont les siens sont de part et d’autre de
l’Atlantique à cause d’Odette, sa grand-tante, qui en 1945 a émigré aux
States comme 200.000 autres War brides.
Michigan est
l’occasion d’une double découverte. D’abord celle de ces femmes qui - au
sortir de la dernière guerre - ont épousé un G.I et s’en sont allées
aux États-Unis. Si ceci peut paraître aujourd’hui anecdotique, ce fut un
véritable phénomène de société il y a plus de soixante-dix-ans de cela.
D’ailleurs, les anciens Senonchois ou Castelroussins se souviennent
encore avec nostalgie des Lucky Strike, des grosses Buick et du
Coca-Cola qui coulait à flot aux abords des bases de l'US Army. Et que
dire de ces femmes qui croyant autant à l’amour qu’en un avenir meilleur
au-delà d’un océan qui n’était qu’un nom sur une carte, laissèrent tout
et tous derrière elles pour embarquer sur le Vulcania ? Et, puis, il y a
cette Amérique, pas celle de la Silicon Valley, ni de Manhattan, mais
celle du Midwest ravagé par la désindustrialisation et les surprimes.
Cette Amérique, qui aime le base-ball, les armes et la bière et où il
faut avoir deux jobs pour survivre !
Évitant la
confrontation des clichés et les lieux-communs, Julien Frey et Lucas
Varela entraînent le lecteur dans ce qui était le rêve américain et qui
prend à notre époque des allures de déroute, du moins pour ceux qui
n’ont pas pu prendre le bon train. Reste une histoire pleine de
nostalgie et de tendresse pour cette tante d’Amérique.
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