© Tapages Nocturnes 2017 : Chu |
Les occidentaux ont toujours été fascinés par l’Orient qui, des rives
du Gange à celles du Yang-Tsé-Kiang, élève l’éveil des sens au rang
d’art de vivre.
À travers sa collection Rose, Tapages
nocturnes - éditeur (très) discret - fait découvrir à son public
quelques-unes des voluptés orientales et hindoues grâce à un trio de
dessinateurs locaux. Autant de manières d’apprécier une sexualité où la
sensualité et la brutalité sont les deux faces d’un plaisir diversement
partagé. S’en suivent donc trois albums, Les Contes du Kimono d’Or de
H2O2 (scénario) et L1J (dessin), Les Contes oubliés du Kamasutra de
Thomson & Mirten (scénario) et Tayal (dessin) et enfin, Les Contes
fleuris du Yang-Tsé de Chu Mi.
Chu Mi est une jeune
illustratrice chinoise dont le peu d’éléments glanés ici ou là lui
attribue « …/… une formation de peinture chinoise classique et une
expérience dans les illustrations pour la presse jeunesse ». Toutefois,
et afin qu’il n’y ait aucune confusion, sa prestation est à réserver,
malgré sa relative candeur, à un public averti. Si ses trois petites
histoires sont l’occasion de donner libre cours aux troubles amoureux
qui étreignent les différents protagonistes, ceci est fait avec des
teintes apaisées, des courbes fluides et harmonieuses qui traduisent
l’état d’esprit qui anime la jeune auteure. Au-delà de l’esthétisme des
formes, Chu Mi s’attache à une certaine profondeur du fond et ancre ses
scénarios dans les schémas sociétaux et la culture de l’empire du
Milieu. Ainsi, la soumission à l’honneur de sa famille, de ses maîtres
ou à son pays structurent ses trois récits, à l’image de Last Tango,
dernière des saynètes de l’album et certainement la plus aboutie.
Relevant
plus d’un érotisme délicat que des productions de Marc Dorcel, Contes
fleuris du Yang-Tsé ne mettra pas les plus blasés en émoi, mais, à
l’évidence, ce n’est pas le but recherché.
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