© Casterman 2017 : Vivès |
Pour Antoine et Titi les vacances s’écoulaient, paisibles, en
famille. Un été à dessiner des Pokémons et à aller taquiner les crabes à
marée basse. Et puis un matin, elle était là…
Bastien
Vives à l’art et la manière de conter les choses simplement. Par ses
cadrages appropriés et son trait minimaliste, il sait éveiller un
sentiment ou libérer une émotion avec une facilité déconcertante. Jouant
d’un graphisme à la limite de l’épure et d’un encrage qui ferait frémir
Hermann Rorschach, il impose cette histoire où il suggère davantage
qu’il ne montre.
Une sœur est un album ambigu lorsque
Bastien Vives en parle. Cependant, à la lecture, il en est autrement.
Une enfance idéalisée, une Bretagne estivale qui l’est tout autant et
une initiatrice de trois ans votre aînée, belle à vous faire oublier vos
treize ans ! Le rapport qui s’établit alors entre les deux adolescents
est un subtil mélange de connivence fraternelle et de passion à se
découvrir. Tel un funambule sur son fil, l’auteur de Polina maintient le
délicat équilibre qui lui permet de toujours rester dans un registre
spontané, dépourvu de réelles pensées libidineuses qui auraient été hors
de propos. Avec plus d’aisance que le pauvre Antoine qui s’évertue à
faire le portrait de sa belle d’Hélène comme pour mieux immortaliser la
fugacité des instants qu’elle lui offre, Bastien Vives donne à la
banalité d’une amourette d’été des airs de romance que d’aucuns
qualifient de rohmérienne !
Porté par un dessin qui va
directement à l’essentiel, Une sœur trahit une vision romancée des jours
passés qui n’est pas exempte de quelques ambigüités propres à une
transgression fantasmée et, qui sait, au plaisir un rien narcissique à
se raconter.
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