© Glénat 2017 : Takahama |
À Maruyama, Kicho offre sa beauté mélancolique à quiconque possède les moyens de se l’offrir…
Le
Dernier Envol du papillon de la mangaka Kan Takahama dépeint
l’existence d’une courtisane belle et cultivée aussi célèbre dans le
port de Nagasaki qu’a pu l’être Veronica Franco à Venise. Mais alors que
la curtigiana onesta choisissait des amants fortunés, la geisha accepte
dans ses bras tous les hommes, mêmes les européens !
L’originalité
de ce manga est de se situer dans un contexte historique et de s’y
attacher d’une manière romanesque tout en gardant un souci de véracité.
Aussi, Kicho apparaît-elle comme une passerelle jetée entre deux
cultures. Cultivant celles des traditions à travers son art et la façon
de faire commerce de son corps, elle n'hésite pas à fréquenter les
marins de l’île de Dejima qui lui laissent entrevoir un Occident
promoteur d’une modernité à laquelle l’Archipel résiste encore.
Si
le scénario - qui manque singulièrement de rebondissements - joue sur
la langueur des sentiments et permet de s’attarder sur le personnage
principal, il en est de même pour le graphisme. Dessinée avec finesse et
fluidité, la plastique de la jeune prostituée tranche avec le trait
déployé pour croquer une gent masculine qui oscille entre la caricature
et l’esquisse de moyenne qualité.
Le Dernier Envol du
papillon séduit par la douceur de son héroïne et Kan Takahama a eu le
tact de ne pas sombrer dans la facilité, mais est-ce suffisant pour
susciter un souvenir persistant ?
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