© Mosquito 2017 : Barbato & Roi |
La quête d’Iranon se poursuit et Ut l’accompagnera sur les chemins
qui mènent aux Maisons des origines. Cependant, avant de partir, il
convient de régler certains petits détails…
Les venelles
de la faim avait éveillé la curiosité, mais également laisser un goût
d’inachevé à ceux qui attendaient impatiemment cette adaptation
française du succès transalpin de Corrado Roi et de Paola Barbato.
Malheureusement, Les hommes s'en vont, les enragés restent demeure dans
le même registre et oblige à s’interroger sur son scénario.
Théâtral
et paranoïaque comme son prédécesseur, ce nouvel opus n’hésite pas à
faire quelques incursions marquées dans le gore esthétique et à trucider
sans retenu ni regret. Comme déjà évoqué, le manque de repères
historiques et géographiques déroute. Confusément, chacun pense à un
futur post-apocalyptique sans vraiment en avoir la certitude et spécule
sur cette autre « Humanité » qui cultive une sociabilité des plus
frustres. Quoi qu’il en soit, les artefacts d’une civilisation disparue -
à l’instar de la psychologie erratique des âmes qui peuplent les
ruelles d’une ville sans nom - concourent à générer une atmosphère
délétère et oppressante dont l’accumulation, au fil des planches,
confine au malaise.
Cultivant le minimaliste intellectuel
d’une masse lobotomisée et silencieuse comme le cynisme et
l’irrationalité des principaux personnages, l’univers de Paola Barbato
se révèle atemporel et hermétique. Difficile dès lors de se projeter
dans l’abstraction d’un monde dont les contours et les règles demeurent
inconnus ! Mais qu’importe si la logique elliptique qui gouverne les
faits et gestes des protagonistes échappe à l’entendement, à lui seul le
graphisme somptueux de Corrado Roi justifie d'aller au bout de
l’aventure.
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