vendredi 16 juin 2017

Ut

© Mosquito 2017 : Barbato & Roi
 #2. Les hommes s'en vont, les enragés restent

La quête d’Iranon se poursuit et Ut l’accompagnera sur les chemins qui mènent aux Maisons des origines. Cependant, avant de partir, il convient de régler certains petits détails… 

Les venelles de la faim avait éveillé la curiosité, mais également laisser un goût d’inachevé à ceux qui attendaient impatiemment cette adaptation française du succès transalpin de Corrado Roi et de Paola Barbato. Malheureusement, Les hommes s'en vont, les enragés restent demeure dans le même registre et oblige à s’interroger sur son scénario. 

Théâtral et paranoïaque comme son prédécesseur, ce nouvel opus n’hésite pas à faire quelques incursions marquées dans le gore esthétique et à trucider sans retenu ni regret. Comme déjà évoqué, le manque de repères historiques et géographiques déroute. Confusément, chacun pense à un futur post-apocalyptique sans vraiment en avoir la certitude et spécule sur cette autre « Humanité » qui cultive une sociabilité des plus frustres. Quoi qu’il en soit, les artefacts d’une civilisation disparue - à l’instar de la psychologie erratique des âmes qui peuplent les ruelles d’une ville sans nom - concourent à générer une atmosphère délétère et oppressante dont l’accumulation, au fil des planches, confine au malaise.

Cultivant le minimaliste intellectuel d’une masse lobotomisée et silencieuse comme le cynisme et l’irrationalité des principaux personnages, l’univers de Paola Barbato se révèle atemporel et hermétique. Difficile dès lors de se projeter dans l’abstraction d’un monde dont les contours et les règles demeurent inconnus ! Mais qu’importe si la logique elliptique qui gouverne les faits et gestes des protagonistes échappe à l’entendement, à lui seul le graphisme somptueux de Corrado Roi justifie d'aller au bout de l’aventure.

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