vendredi 13 juillet 2012

Venise... quelle drôle d'idée !

Billet sur l'opus 1 de Venise : Tome 1

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© Clair de Lune 2012  - Pinheiro
La vie est bizarre ! Allez savoir pourquoi Blackowski a fait - partiellement - émasculer deux hommes de main de Pazzo. Pour assouvir une vieille vengeance ? Pas évident. En tout cas, à cause de ce fâcheux concours de circonstances, Vladimir Marchak se retrouve avec le jeune Tim sur les bras.

Venise est ce qu’il est convenu d’appeler un thriller psychologique. Thriller, car le scénario s’attache au destin d’une petite frappe qui, sans œuvrer dans le grand banditisme, n’est pas pour autant un ange, ou alors, aux ailes passablement noircies. Psychologique car, sans réelle complaisance et avec un certain cynisme, Nicolaï Pinheiro s’attache à mettre en exergue la personnalité de protagonistes qui, pour la plupart, ne brillent pas par leur grandeur d’âme. Dans le milieu de l’usure, il est rare de faire dans la dentelle et le réalisme du dessin sait retranscrire cette ambiance lourde, n’hésitant pas à utiliser les plans serrés pour mieux détailler l’expression des personnages ou à utiliser une gamme de couleurs centrée sur des jaunes pesants. Au final et malgré son titre, cet album est l’histoire d’un homme qui souhaiterait pouvoir effacer quelques années d’errance dans l’alcool et les combines faciles et donner ainsi un semblant de sens à sa vie. Sa fuite - à moins que ce ne soit un retour - à St Laurent, n’est-elle pas en définitive une manière de solder ses comptes avec lui-même, son père et un amour d’enfance quelque peu idéalisé ?

Un rien introspectif sans pour autant verser dans l'analyse psychanalytique, Venise est un bon album et... un bien joli prénom !

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