vendredi 27 juillet 2012

Lèves-toi et marches !

Billet sur l'opus 1 de Reliques : Le Tombeau de Lazare

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© Glénat 2012 - Angel Unzueta & Koldo
Depuis 1244, les chrétiens ont fui Jérusalem, laissant la place aux troupes du sultan Qutuz. Quelques années plus tard, Guillaume d'Uzès est sorti de sa retraite par les émissaires de Saint-Louis, roi de France, et du pape Innocent IV qui entendent utiliser de saintes reliques pour galvaniser les foules dans une ultime croisade.

Si, à la lecture des premières pages de Reliques, le parallèle avec Croisade de Philippe Xavier et Jean Dufaux est inévitable, la comparaison s'arrête vite puisque La tombe de Lazare verse plus dans l'import/export de souvenirs religieux que dans la magie des nuits d'Orient. De prime abord, l'idée d'utiliser politiquement la vénération provoquée par les reliquaires de la chrétienté peut paraître novatrice, bien que Marini et Le Scorpion se soient précédemment illustrés dans le commerce des reliques. Toutefois, le traitement qu'en fait Azpitarte Orroño Koldo s'avère convenu et sans surprise. De fait, la confrérie du Saint-Esprit relève plus de la milice locale que de l'organisation tentaculaire et la constitution de l'équipe de Guillaune d'Uzès fait figure de casting improbable. Après le croisé marié à une infidèle et marqué à jamais par sa mort, la fille à la beauté rebelle, les deux moines faire-valoir, le mercenaire mongol à double tranchant et le marchand du temple homosexuel, il ne reste plus à l'ancien directeur adjoint du magazine Trama qu'à trouver le marin génois, le prince musulman exilé et trois vieux compagnons d'armes pour que cette petite bande aille écumer les États latins d'Orient pour la grandeur de la Couronne et de la Papauté.

Si le récit s'inscrit dans les stéréotypes du genre, Galarza Angel Unzueta parvient toutefois à dynamiser l'album. L'approche graphique du dessinateur espagnol, qui doit certainement beaucoup à son passage chez Marvel et DC Comics, se distingue par le soin apporté au traitement - infographique - des éclairages et le souci du mouvement. Ainsi, l'agencement des planches et les angles de vue (re)donnent à l'ensemble l'intensité qui fait défaut au scénario.

Un album attirant par son dessin, mais qui n'arrive pas, avec ce premier opus, à renouveler le genre. En sera-t-il autrement lors de l'escale génoise de Guillaume d'Uzès ?

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