dimanche 29 juillet 2012

Iekaterinbourg... tout le monde descend !

Billet sur l'opus 2 de Svoboda ! : Iekaterinbourg, été 1918

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© Futuropolis 2012 - Pendanx & Kris
Quelque part au cœur de ce qui sera bientôt l’Union soviétique, le voyage continue pour Joroslav Chveik et ses compagnons d’infortune. Devant les compromissions de l’Histoire, les troupes du 6ème régiment tchéco-slovaque se choisissent une destinée. Perdus au milieu de la Sibérie et oubliés de tous, la route est encore longue pour rejoindre les lignes françaises via Vladivostok ! Surtout si les alliés d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui !

Kris a déjà hanté les tranchées de cette Première Guerre mondiale, puisqu’il signe avec Maël le somptueux Notre Mère la Guerre. S’il change de front, mais pas de conflit, le scénariste privilégie toujours un angle d’attaque atypique, puisqu’il s’attache ici aux vicissitudes d’une légion tchèque, ballotée au grè d’alliances qui la dépassent. À travers l'engagement d’un écrivain coureur de jupons invétéré et patriote jusqu’au fond du verre, le récit s’emploie à raconter la lente errance de ces hommes dans un pays en proie à une guerre et une révolution. Le but de Kriss ne semble pas être la vérité historique, ni même l’Histoire avec une majuscule, mais plus prosaïquement la vie de ces hommes ou de ces femmes pris et ballottés dans cette tourmente. De là vient peut-être l’impression d’un scénario confus qui part puis revient, quitte le Transsibérien pour Iekaterinbourg et croise, sans la voir, la famille du Tsar Nicolas II, quitte à en précipiter le tragique destin. Le dessin de Jean-Denis Pendanx porte également cette même impression, non pas de confusion, mais d’anarchie propre à l’époque et qui sait transmettre l’émotion qui anime les différents protagonistes ; tout comme l’utilisation, par Isabelle Merlet, d’une gamme de couleurs pour le moins passées qui renforce l’aspect carnet oublié de l’album et donne sa puissance graphique à cette épopée ferroviaire.

Entre vodka, romanesque, passion et exactions, Svoboda illustre, si besoin en était, le talent de Kris et Jean-Denis Pendanx.

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