© Paquet 2017 - Yann & Hugault |
Convoyer d’île en île une actrice qui se défonce aux amphétamines et se
faire descendre une fois sur deux n’est pas forcement ce pourquoi Angela
s’est engagée dans l’OSS…
Désormais, elle survole un Pacifique où la
guerre cherche sa fin. La question n’est plus de savoir quand le Japon
cèdera, mais après combien de centaines de milliers de morts. Pour ce
faire, Yann imagine une échappatoire qui amène l’ex-WASP aux commandes
de son Grumman J2F-5 loin des eaux turquoises des lagons.
Après un
prologue qui constitue à lui seul un morceau d’anthologie, le reste de
l’album connait malheureusement deux ou trois trous d’air qui conduisent
à se poser la question de la finalité du cycle « Pacific ». En effet,
si la jeune pilote servait initialement d’alibi à Romain Hugault pour
assouvir sa passion pour les pin-up et les avions de la Seconde Guerre
mondiale, elle avait su prendre entre les mains expertes de Yann une
autre dimension que le dessinateur du Grand duc transposait en volumes
des plus plaisants. Mais sur ce Paradise birds, la belle américaine
refait du nanny job, est encore cantonnée au rôle de cible récurrente
pour la chasse nipponne et joue les vestales sur les lignes arrières…
rien qui n’ait déjà été vu dans les tomes précédents et qui rendrait
presque anecdotiques les passages - réussis - sur le programme Manhattan
ou la guerre de l’ombre entre les services secrets nippons et
américains. Sur une fiction historique, est-il possible d’envisager que
la brunette prenne les choses en mains et verse dans la série noire
plutôt que dans le catalogue de lingerie ?
Petit virage de dégagement
pour évoquer le graphisme qui - dans les dix premières planches -
atteint des sommets, mais qui, curieusement, se permet quelques petits
décrochages surprenants, ce qui n’ôte en rien à la qualité globale de la
prestation qui demeure de haut vol.
Angel Wings arrive à un point où il
devient difficile de capitaliser uniquement sur la sensualité de son
héroïne et la maestria de Romain Hugault dans l’art du dessin aérien...
L’égérie des WASP mérite mieux !
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