Chimère(s) 1887 : 3. La furie Saint-Lazare
© Glénat 2013 - Turpyn & Beaufrère |
Après la mort de Salomé, Chimère est incarcérée à Saint-Lazare, la sinistre prison pour femmes de Paris. Mais la culpabilité de la jeune fille ne convainc pas le commissaire Leroux qui préfère privilégier une autre piste…
Avec La furie de Saint-Lazare, Christophe Pelinq et Melanÿn déchirent progressivement le voile qui recouvre le passé de Madame Gisèle et donnent quelques clefs permettant de comprendre l’attitude rigide de la tenancière à l’égard de sa juvénile pensionnaire. Ainsi, au gré des turpitudes du bordel mondain, les deux demi-mondaines vont s’affronter et révéler quelques-unes des facettes de leur personnalité… la perversité n’hésitant pas, à l’occasion, à changer de camp ! Dès lors, le scandale politico-financier qui se fomentait contre Ferdinand de Lesseps et son canal se trouve repositionné en arrière plan alors que les geôles ou les bas-fonds de la capitale viennent compléter le tableau qui est fait de la société parisienne de cette deuxième moitié du XIXe.
Graphiquement, l’album confirme l’évolution amorcée dans Dentelles écarlates. Désormais, le trait de Vincent s’installe dans l’épaisseur, accentuant encore la déformation imposée aux physionomies. Doit-on voir là une volonté de révéler la noirceur qui anime ses personnages ? La question reste posée, d’autant plus que certaines séquences font encore preuve de la finesse et de la légèreté saluées sur Perle pourpre et qu’il serait dommage de regretter.
Si la tension qui s’installe entre les principales protagonistes de Chimères(s) 1887 marque cet épisode et accentue l’intensité dramatique du récit, la lente transformation du graphisme en perturbe la lisibilité et en atténue la dimension esthétique.
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