dimanche 27 octobre 2013

Les Pictes de Ferri & Conrad aux astérixiens



© Les Éditions Albert René 2013 - Ferri & Conrad
Les Pictes… jamais ce peuple de l’ancienne Calédonie n’aura fait autant couler d’encre et parler de lui !

L’arrivée d’un album d’Astérix est un évènement qui dépasse le petit microcosme de la bande dessinée et qui, dans le cas présent, prend des proportions savamment orchestrées… 

Laissons aux puristes et autres spécialistes le soin de procéder à l’exégèse de ce trente-cinquième volet des pérégrinations des deux Gaulois et de finaliser l’analyse sémantique de l’ensemble des phylactères pour ainsi déterminer son degré de filiation goscinno-urderzonienne. Ceci étant, il convient de saluer le courage (à moins que ce ne soit de l’inconscience ou de l’orgueil) de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad d’avoir relevé le défi ! Vraisemblablement la réalité des choses sur la genèse de cet opus fut moins idyllique que ce que relate la presse spécialisée et leur performance n’en apparaît que plus méritoire. 

Graphiquement Didier Conrad sait se glisser dans les crayons d’Uderzo avec un mimétisme surprenant tout comme Jean-Yves Ferri avec le style de Goscinny, avec cependant une réussite moindre dans la mesure où cette première parution s’apparente parfois à une succession de figures imposées.

Faire du « à la manière de… » expose invariablement à une comparaison ! Globalement, cet album reste dans la lettre autant que dans l’esprit de l’œuvre originelle, dès lors que peut-on lui reprocher ? Peut-il, doit-il évoluer ? Pourquoi pas ? À la condition d’un minimum de continuité qui impose que le duo dessinateur/scénariste perdure et possède une réelle vision de ce que doivent devenir les personnages. Sinon, il ne s’agit que de copies ! 

Au-delà des raisons mercantiles, il est toujours intéressant de voir comment certains justifient qu’une série puisse survivre, sous d’autres plumes, à ses créateurs. Astérix appartient-il à René Goscinny (ou ses ayants droit) et à Uderzo ou comme le proclame ce dernier, à son public ? La question peut-être posée et à mettre en regard des réponses apportées par Hergé ou Christin et Mézières !

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