mardi 18 septembre 2012

H’Angus the Monkey...

Chronique sur le one-shot Le singe de  Hartlepool

Lien avec le site de
BDGest


© Delcourt 2012 - Moreau & Lupano
En 1814, les relations entre la France et la perfide Albion ne sont pas au beau fixe et ce même jusqu’à Hartlepool, charmant village du comté de Durham ! Il faut dire que les habitants du coin sont de fins connaisseurs de la géopolitique européenne et qu’ils entretiennent les meilleures relations du monde avec les bouseux de Seaham ou ces dégénérés de culs-à-l’air d’Ecossais. Alors quand un marin de la Grande Armée vient s’échouer sur leurs côtes, c’est le délire. Le problème est que le matelot en question est… un malheureux singe !

Basée sur une anecdote qui veut que les habitants de ce village de la côte Est de l’Angleterre aient, en leur temps, confondus un primate et un valeureux soldat de la République, Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau profitent de l’occasion pour brocarder sans ménagement tous les va-t-en-guerre et nationalistes de tout poil. Car le thème central du Singe de Hartlepool est bien celui-là, la xénophobie et de son corolaire, l’ignorance. En disséquant les mœurs et les certitudes de cette petite communauté anglo-anglais, où le taux de crétinisme est en relation directe avec le taux de consanguinité, les auteurs s’attachent à stigmatiser le communautarisme.

Même si les dialogues sont ironiques et pleins d’à propos et si le trait est caustique à souhait et ne permet pas forcément (et sciemment) de faire la distinction entre des idiots congénitaux et un pauvre chimpanzé, il est cependant désorientant de constater que, malgré les efforts de certains, les mentalités n’ont globalement guère évolué depuis deux cents ans.

Un album haut en couleurs, subtil et incisif qui stigmatise la bêtise humaine tout en apportant une petite lueur d’espoir … quoique !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire