LES BEAUX ETES : 2. La calanque
© Dargaud 2016 - Zidrou & Lafebre |
En 1985, dans Retour vers le futur, Robert Zemeckis utilisait une De
Lorean DMC-12 pour remonter le fil des ans. Plus pragmatique, Benoit
Drousie a recours à une 4L rouge répondant au doux sobriquet de
Mam’zelle Estérel. Exit 1973 et sa maladie d’amour, et bienvenue en
1969, quand Gainsbourg allait et venait et que la France pansait ses
blessures de Mai.
Plutôt que de suivre le cours de son
histoire, le scénariste de Marina prend le contre-pied de toute logique
narrative. Nous voici en été 69, quatre ans avant la naissance de
Pépette.
Ce nouveau volet des Beaux étés s’inscrit dans
la veine du précédent, mais en plus tendre et joyeux. La calanque est
d’une insouciance qui devient rare ces derniers temps. Certes, il y a
une bonne dose de nostalgie que les plus jeunes trouveront désuète et
hors de propos, mais ceux qui ont connu les migrations sur la Nationale 7
durant les Trente glorieuses prendront peut-être différemment la chose.
Zidrou remet au goût du jour la magie des grands départs, celle où tout
est possible. Il réinvente l’aventure au coin de la rue avec une
naïveté d’une simplicité déconcertante.
Progressivement,
le dessin de Jordi Lafebre atteint sa pleine maturité. Tout est là, de
la précision du trait à l’empathie pour ses personnages. Visiblement, le
jeune graphiste ibérique a son récit totalement en main, il ne lui
reste plus qu’à la laisser vagabonder selon sa guise au gré des
planches.
Finalement, le bonheur peut se raconter ! Cela fait même de beaux albums…
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