samedi 11 juin 2016

69 ? Un printemps pourri, mais un bel été !

LES BEAUX ETES : 2. La calanque

© Dargaud 2016 - Zidrou & Lafebre
En 1985, dans Retour vers le futur, Robert Zemeckis utilisait une De Lorean DMC-12 pour remonter le fil des ans. Plus pragmatique, Benoit Drousie a recours à une 4L rouge répondant au doux sobriquet de Mam’zelle Estérel. Exit 1973 et sa maladie d’amour, et bienvenue en 1969, quand Gainsbourg allait et venait et que la France pansait ses blessures de Mai. 

Plutôt que de suivre le cours de son histoire, le scénariste de Marina prend le contre-pied de toute logique narrative. Nous voici en été 69, quatre ans avant la naissance de Pépette. 

Ce nouveau volet des Beaux étés s’inscrit dans la veine du précédent, mais en plus tendre et joyeux. La calanque est d’une insouciance qui devient rare ces derniers temps. Certes, il y a une bonne dose de nostalgie que les plus jeunes trouveront désuète et hors de propos, mais ceux qui ont connu les migrations sur la Nationale 7 durant les Trente glorieuses prendront peut-être différemment la chose. Zidrou remet au goût du jour la magie des grands départs, celle où tout est possible. Il réinvente l’aventure au coin de la rue avec une naïveté d’une simplicité déconcertante. 

Progressivement, le dessin de Jordi Lafebre atteint sa pleine maturité. Tout est là, de la précision du trait à l’empathie pour ses personnages. Visiblement, le jeune graphiste ibérique a son récit totalement en main, il ne lui reste plus qu’à la laisser vagabonder selon sa guise au gré des planches. 

Finalement, le bonheur peut se raconter ! Cela fait même de beaux albums…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire