vendredi 29 novembre 2013

Banni soit qui mal y pense !

Le Banni : 2. La reine pourpre

© Le Lombard 2013 - Henscher & Tarumbana
Hector Wiestal revient sur les terres d'Archaon pour se voir accusé du meurtre de son souverain. Dans un dernier murmure, Alester confie une dernière mission à son ancien compagnon d’arme, l’une de celles qui scellent à jamais les légendes.

Le poids de nos victoires avait laissé le Banni et ses compagnons aux lisières du pays surfin. Les voici de nouveau fuyant les sbires d’Elysia, qui règne désormais dans le sang de ses pairs. Avec le deuxième opus de ce triptyque médiéval fantastique, Henscher et Tarumbana signent un retour attendu.

Outre les figures imposées du genre, Henscher sait développer - en second plan - des thématiques qui confèrent de l’épaisseur à cet album. Jouant sur les ambigüités, peu de personnages échappent à une psychologie marquée soit par une folie illuminée ou des tourments intérieurs, soit par une ambition sanguinaire, quand il ne s’agit pas d'une haine farouche. Utilisant de nombreux retours en arrière qui éclairent les désillusions d’un héros déchu, le scénario entrelace différents propos qui, loin de s’exclure, donnent corps à un récit, à l’image de ces fils qui, tissés, constituent une étoffe des plus solides. Sur cette toile, Tarumbana peint numériquement ses planches. Et si le jeu des ombres parvient à atténuer le statisme qui imprègne bien des vignettes, les scènes de combat sont dotées d’une puissance et d’une violence qui en décuplent la dynamique et font de La reine pourpre une réussite graphique.

Attendu fin 2014, La voix des morts apportera-t-il la rédemption à celui qui, dit-on, fait les rois ? Allez savoir !

Juliette en août 36


© Futuropolis 2013 - Gibrat
En ce début du mois d’août 1936, cinq cent cinquante mille ouvriers français découvrent les congés payés. À vélo, en train ou bien encore en voiture, les cohortes des premiers vacanciers s’abandonnent, durant quinze jours, aux joies de l’oisiveté et du soleil. C’est l’occasion pour Mattéo de revoir Collioure, sa mère et Juliette…

Dans Troisième époque, Jean-Pierre Gibrat évoque, avec une sensibilité teintée de nostalgie, la France du Front populaire : celle de la semaine de quarante heures, de l’allocation chômage, de l’école obligatoire jusqu’à quatorze ans. Celle qui, sans le savoir, goûte les derniers instants d’insouciance d’une décennie qui la verra bientôt entrer en guerre.

La saison s’y prêtant, le dessin est un appel au vent sous les robes translucides, à la douceur d’un baiser donné, au goût de l’anisette, à l’odeur des pins, à une brise marine dans les cheveux, aux balades en tandem, à la chaleur du jour et à la tiédeur des nuits. Cet album est un flot de souvenirs qui, emmagasinés au cours d’une quinzaine ensoleillée, tiendront chaud au cœur le reste de l’année. Jouant sur les cadrages, les angles de vue, le découpage ou les couleurs, le trait comme la mise en lumière savent insuffler mouvements et intensité. Dès lors, une simple promenade sur la plage prend des allures de valse.

Toutefois, derrière cette légèreté estivale, la tragédie espagnole se prépare.

Condamné au sortir de la Der des Ders, puis amnistié, Mattéo est resté à Paris où, ironie du sort, il est désormais… tailleur de pierres ! Mais ce retour au pays de son enfance fait resurgir tout un passé difficile à oublier. Malgré son apparent détachement et les bras de Juliette grands ouverts, il ne peut définitivement éteindre la révolte qui lui coûta dix ans de sa vie et la mort de nombre de ses illusions. Il est des causes à défendre, même si elles sont perdues.

S’il convenait de donner un adjectif à cette histoire, celui de "social" viendrait en premier. Au-delà de ces plages soudainement pleines d’une foule bigarrée autant qu’animée ou des bals au son de l’accordéon, la petite ville catalane cristallise les rivalités politiques qui agitaient l’Hexagone, exacerbées par la proximité d’une Espagne qui servait de répétition aux fascistes européens.

Chronique douce-amère d’un été particulier qui put faire croire en des temps meilleurs, ce nouveau volet de Mattéo illustre, s’il en était besoin, le talent de son créateur.

samedi 23 novembre 2013

Etoile des neiges, mon coeur amoureux (air connu)

Le pilote à l'Edelweiss : 3. Walburga

© Paquet 2013 - Le Pennetier & Hugault
Henri, Alphonse : deux jumeaux aux destins si différents. Car, à en croire une fille de Bohême, l’un connaîtra une fin tragique dans les bras d’une femme au cœur de pierre, tandis que l’autre périra noyé si une naïade ne le sauve. Mais la Guerre de 14-18 n’a que faire des prophéties d’une belle diseuse de bonne aventure ! 

Avec Walburga, Yann et Romain Hugault mettent un terme aux envolées du pilote à l’édelweiss. Les pièces du puzzle s’assemblent enfin et l’heure des comptes a sonné. 

Sans rien dévoiler d’une fin des plus morales, certains regretteront la manière dont le père créateur de Dottie clôt son triptyque avec une certaine facilité dans la félicité. Quoi qu’il en soit, il serait mal venu de bouder son plaisir et si le scénario montre parfois une relative naïveté qui tranche avec la noirceur de l’époque, Yann fait le boulot, et bien. Parallèlement et au-delà de toute polémique sur la capacité du SPAD S.XIII à virer sec sans décrocher à 19.686 pieds, il faut reconnaître que les planches de combats aériens de Romain Hugault sont toujours à couper le souffle. Maîtrise technique des lignes, qu’elles soient de fuite ou des appareils, cadrages, angles des prises de vue… tout est dessiné pour donner au lecteur l’illusion qu’il est, lui aussi, dans l’habitacle. Une fois revenu sur le plancher des vaches, cette impression d’aisance s’estompe quelque peu devant la candeur des personnages, mais nul ne saurait en vouloir à un dessinateur qui réussit à rendre compte, avec autant d’à-propos, des voluptueuses volutes d’une Gitane. 

Sur Walburga se referme l’histoire d’un pilote qui préférait les édelweiss aux marguerites. Désormais, il ne reste plus qu’à patienter sur le tarmac et à attendre le prochain vol des Hugault Drawing Lines.

jeudi 14 novembre 2013

Et de deux !

Hercule (Morvan, Looky) : 2. Les geôles d'Herne

© Soleil Productions 2013 - Morvan & Looky
Revenu de sa première épreuve, Hercule se voit confier une nouvelle mission : partir sur une planète prison afin de ramener à la raison un Exogin-n’n répondant au nom d’I-dr.

Les geôles d’Herne est le deuxième opus d’un space-opera qui revisite ses classiques et les transcrit dans un univers particulièrement sanglant où les manipulations génétiques remplacent les anabolisants de synthèse. Rejouant le combat d’Héraclès contre l'hydre de Lerne, Jean-David Morvan en livre une version qui, malgré les apparences, s’avère assez proche du script originel… même s’il est ici transposé aux confins des mondes connus, en des temps pour le moins indéterminés. Par nombre de détails, il fait subliminalement le lien avec la légende tout en la revisitant avec imagination. Ainsi crée-t-il, en lieu et place du monstre aux neuf têtes, sept clones tout aussi immortels... 

Ceci étant, l’attrait de la série est ailleurs et ce qui a pu être dit sur le premier album reste de mise. Le scénario plus porté sur l’efficacité que sur la psychologie demeure elliptique en diable, tandis que le graphisme hyperréaliste de Looky et Olivier Till confirme leur maîtrise consommée de l’infographie. Aussi, ce nouveau volet des vicissitudes du Merk ravira les adeptes du genre sans forcément déplaire à ceux qui apprécient les planches fouillées et travaillées.

Il manque à ce dodecaptyque un rien d’introspection et quelques pages supplémentaires qui le satelliseraient sur une toute autre orbite…

Une lesbienne plutôt gaie !

Lesbienne invisible
 
© Delcourt 2013 - Dbjay & Revel
Océanerosemarie est homo. Mais contrairement à certaines idées reçues, cela ne se remarque pas de prime abord sur son visage ! 

En cette fin d’année, la mode est aux spectacles qui trouvent une seconde vie dans les opuscules du 9e Art. Ainsi sortent, coup sur coup, Comprendre les femmes, une compilation des sketches d’Olivier de Benoist chez Bambou, Ils s’aiment, transcription en strips de la pièce de Pierre Palmade et Michelle Laroque aux éditions Jungle, et La lesbienne invisible, version dessinée du spectacle du même nom écrit par Océanerosemarie. Cerise sur le gâteau, une adaptation cinématographique serait prévue pour 2014. 

Un one woman show est une chose, un album en est une autre… et ce qui suscite le rire sur les planches de l’un, peut virer au désastre dans celles de l’autre. Toutefois, la chroniqueuse de France-Inter et Murielle Magellan, qui cosigne le scénario, ont su éviter cet écueil. Structurée autour d’une suite alerte de saynètes qui illustrent les temps forts de sa construction personnelle, l’histoire évoque avec légèreté et un humour des plus caustiques les déboires sentimentaux et sexuels de l’artiste. Cependant, il est difficile de comprendre où le récit veut emmener le lecteur. Ne cultivant pas la profondeur de Le Bleu est une couleur chaude, l’album reste sur le registre de la dérision… ce qu’il fait fort bien. De son côté, Sandrine Revel sait imposer sa marque. Son trait léger, enjoué et coloré dépeint agréablement les états d'âme d'une héroïne somme toute ordinaire, à l’exception - peut-être - de ses orientations saphiques quelque peu marquées ! 

Radio, théâtre, bande dessinée, film et même chansons… Décidément, pour une lesbienne invisible, Océanerosemarie est une femme que l’on voit beaucoup en ce moment !

lundi 11 novembre 2013

Le bleu est une bien jolie couleur

Le bleu est une couleur chaude

© Glénat 2010 - Maroh
Le bleu est une couleur chaude, Quai d’Orsay, le Transperceneige… En cette fin d’année, les adaptations de bandes dessinées au cinéma sont légion. 

Beaucoup de choses ont été écrites sur cet album juste et sensible : la cohorte des récompenses que collectionne désormais Julie Maroh le prouve. Alors qu’ajouter de plus, si ce n’est de dire que l’amour peut être éternel, mais nous ne le somme pas, il convient alors de s’en souvenir afin d’en savourer chaque seconde. Et puis, n’en déplaise à certains, le fait que ce soit entre deux personnes de même sexe, n’enlève rien à l’intensité et à la profondeur du sentiment amoureux !

Un album beau et dramatique. À lire.

vendredi 8 novembre 2013

L'abbé qui ne savait à quels seins se vouer

Les mémoires de Casanova  : 1. Bellino

© Delcourt 2013 - Andrei & Mazzotti
En 1789, au château de Dux en Bohème, Giacomo Girolamo Casanova trompe le temps en rédigeant ses mémoires. Jusqu’en juin 1798, il écrira dix volumes de ce qui deviendra Histoire de ma vie, une œuvre dont la Bibliothèque nationale de France a acquis la version originale en 2010.

Que dire de celui que l’inconscient collectif a élevé au rang d’idéal masculin et que les historiens, plus pragmatiques, considèrent comme un témoin privilégié de son époque ? Rien qui n’ait été à maintes reprises relaté, repris, interprété et déformé… Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder ce que le 9e Art a déjà produit sur le sujet.

Même si les éditions Delcourt souhaitent développer leur collection Erotix, il n’était guère envisageable d’adapter les trois mille sept cents feuillets de l’hagiographie manuscrite du contemporain du divin marquis, d’où le parti pris de ne retenir que certains épisodes - judicieusement choisis - de son existence. Dès lors, et même si la fidélité historique semble être respectée, il est difficile de parler de scénario pour cette succession de tableaux qui retracent les premiers émois du jeune abbé, car en 1744, Casanova a dix-neuf et porte la soutane ! Autres époques, autres mœurs…

Bien que l'album ne soit pas à mettre entre de jeunes mains, le dessin de Stefano Mazzotti sait rester dans le registre d’un érotisme de bon aloi qui n’affolera que quelques oies blanches à peine sorties du couvent, ce qui, en ce XXIe siècle, demeure chose fort rare. Si le trait, très réaliste, ne laisse rien ignorer de l’intimité d’adolescentes plus prisonnières de leurs sens que de leur vertu, il n’en reste pas moins empreint d’un statisme académique qui nuit à la spontanéité du récit et à la sensualité des transports amoureux. Passé ce détail, l’ouvrage s’apprécie facilement.

Privilégiant les jeux de jambes des alcôves aux ronds de jambes des officines diplomatiques, ce premier volet des Mémoires de Casanova s’avère bien décevant, une fois les pâmoisons de la chair éteintes.

jeudi 7 novembre 2013

Paul et Louise. L'un femme, l'autre épouse !


© Delcourt 2013 - Cruchaudet
Paul ne veut plus retourner sur le front, quitte à déserter. Alors avec la complicité de son épouse, il se travestit et devient Suzanne. Nous sommes en pleine Der des Ders et la situation perdurera jusqu’à la loi d’amnistie de janvier 1925. 

Avec Mauvais genre Chloé Cruchaudet adapte La garçonne et l'assassin de Fabrice Virgili et Danièle Voldman et signe un album intense et profond. 

Restant relativement fidèle à la vie de Paul Trappe, l'auteure dépeint la lente transformation de cet homme qui a force d’être une autre en oubliera d’être lui même. Paradoxalement, à travers ce personnage hors du commun, le scénario évoque, notamment, l’émancipation de ces mères ou de ces épouses, qui après avoir fait tourner la France durant le conflit, retrouvent leurs mâles à la maison et doivent reprendre la place que l’Histoire à faite leur. Cependant, les choses ne seront plus jamais comme avant, et la parution de La garçonne en 1922 de Victor Margueritte en est l’une des premières prémices. C’est un peu cela que raconte Mauvais genre, et beaucoup d’autres choses encore… 

En effaçant les limites de ses cases, le trait sait faire éclater les carcans d’une mise en forme sur trois strips, rigide, à l’instar de l’époque. Il redonne ainsi à la composition des planches, souplesse, mouvement et dynamisme. À cela s’ajoute la parfaite gestion d’une monochromie toute en nuances que viennent seulement rehausser quelques parcimonieuses incrustations de rouge. 

Sur un sujet anecdotique, Chloé Cruchaudet réalise un très beau roman graphique (c’est plus classieux !) qui démontre une belle maîtrise de la page et un réel sens de la narration.

mardi 5 novembre 2013

La foire aux phénomènes...

Aspic : Détectives de l'étrange : 3.Deux ch’tis Indiens

© Quadrants 2013 - Gloris & Lamontagne
Un esprit ! Pour sa première vraie enquête l’agence Aspic se lance sur la piste de l’ectoplasme fugueur d’un Indien de foire. Il va sans dire qu’au milieu d’une ribambelle de phénomènes qui auraient tous pu jouer dans La monstrueuse parade (1932), la chose s’annonce délicate. Pendant ce temps, Dupin et Nimber enquêtent sur une suite de meurtres pour le moins étranges. 

Deux ch’tis Indiens est l’occasion de retrouver Flora, la jeune polytechnicienne médium, un brin coincée, et Hugo, éternel gamin des rues, un rien libidineux. Choisissant le registre du fantastique, mâtiné de rétro, Thierry Gloris sait mélanger les genres pour donner consistance à son petit monde. Ainsi, n’hésite-t-il pas à faire référence au Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau ou à Indiana Jones de Steven Spielberg, pour raconter finalement les amours fantasmagoriques d’une égérie des guerres de religion avec un guerrier des plaines d’Amérique du Nord ! Le tableau ne serait être complet qu'après mention de l'intrigue à tiroirs : l’affaire liminaire résolue, la seconde prend la relève pour pouvoir clôturer le diptyque ? Une fois refermé, ce nouveau volet d’Aspic détectives de l’étrange s’avère riche sans être touffu et sait judicieusement séparer ses deux investigations pour ne les laisser se rejoindre que sur la fin de ce troisième opus. Toutefois, même si le dessin de Jacques Lamontagne est toujours aussi précis et fouillé dans ses décors comme dans sa galerie de portraits, hauts en couleurs, il convient de noter qu’il n’atteint pas le sommet que constitue en la matière L’or du vice, la faute à quelques petites approximations qui, de-ci, de-là, s’égrainent au fil des planches et viennent en parasiter la lecture. 

Deux ch’tis Indiens semble quelque peu marquer le pas, il ne peut cependant remettre en cause les qualités intrinsèques de cette série qui ferait presque passer le paranormal... dans l'ordre des choses.

La crevette et la pieuvre...

Sara Lone : 1. Pinky princess 

© Sandawe 2013 - Arnoux & Morancho
Il est des jours où la vie ne vous fait pas de cadeaux. Coup sur coup, Joy apprend qu’elle est accusée du meurtre de son patron et que son père a été victime d’un assassinat qui sonne comme un avertissement… Pour agrémenter le tout, la mafia locale met un contrat sur sa tête et les fédéraux lui collent aux basques pour une raison inconnue. Il y a plus facile pour bien débuter dans la vie, surtout lorsque vous êtes un joli brin de fille à peine sortie de l’adolescente et que vos amis se comptent sur un doigt !

Sara Lone est l’un des 16 titres édité en crowdfunding par Sandawe. Signe de l’intérêt porté à cette nouvelle série, les "édinautes" ont investi quarante milles euros supplémentaires pour que le deuxième volet sorte en 2014. Ce sera le 29 octobre 2014 ! Les deux autres tomes restent à financer…

Pinky princess est un polar, un vrai ! En auteur averti, Erik Arnoud mobilise tous les ingrédients de base que le genre met à sa disposition. À l’instar des grands chefs, il concocte un scénario classique dans les grandes lignes, mais qui possède une saveur particulière, de celles qui ouvrent l’appétit et laissent préfigurer du meilleur. Une belle mise en bouche, savoureuse, complexe, et savamment dosée. Visiblement l’ancien élève de l’École Supérieure d'Art Graphique de Paris sait cuisiner la crevette rose du golfe du Mexique à la sauce aigre-douce.

Toutefois, la véritable découverte de l’album vient de David Morancho, jeune dessinateur espagnol. Pour sa première bande dessinée en France, il fait preuve d’une maturité et d’une constance dans le dessin qui trahissent déjà une certaine expérience de l’illustration. Au travers d’un trait fin, souple et un encrage léger, les divers protagonistes, comme les décors sont bien en place et transpirent les États-Unis du début des sixties. Parallèlement, le découpage et les cadrages des quarante-six planches, très cinématographiques dans leur approche, concourent à donner à l’ensemble un rythme et une ambiance qui ne sont pas sans rappeler certaines productions du 7e Art américain. 

Joliment orchestrées et dessinées, les aventures de Sara Lone constituent l’une des bonnes surprises de ce mois de novembre.