mardi 5 novembre 2013

La crevette et la pieuvre...

Sara Lone : 1. Pinky princess 

© Sandawe 2013 - Arnoux & Morancho
Il est des jours où la vie ne vous fait pas de cadeaux. Coup sur coup, Joy apprend qu’elle est accusée du meurtre de son patron et que son père a été victime d’un assassinat qui sonne comme un avertissement… Pour agrémenter le tout, la mafia locale met un contrat sur sa tête et les fédéraux lui collent aux basques pour une raison inconnue. Il y a plus facile pour bien débuter dans la vie, surtout lorsque vous êtes un joli brin de fille à peine sortie de l’adolescente et que vos amis se comptent sur un doigt !

Sara Lone est l’un des 16 titres édité en crowdfunding par Sandawe. Signe de l’intérêt porté à cette nouvelle série, les "édinautes" ont investi quarante milles euros supplémentaires pour que le deuxième volet sorte en 2014. Ce sera le 29 octobre 2014 ! Les deux autres tomes restent à financer…

Pinky princess est un polar, un vrai ! En auteur averti, Erik Arnoud mobilise tous les ingrédients de base que le genre met à sa disposition. À l’instar des grands chefs, il concocte un scénario classique dans les grandes lignes, mais qui possède une saveur particulière, de celles qui ouvrent l’appétit et laissent préfigurer du meilleur. Une belle mise en bouche, savoureuse, complexe, et savamment dosée. Visiblement l’ancien élève de l’École Supérieure d'Art Graphique de Paris sait cuisiner la crevette rose du golfe du Mexique à la sauce aigre-douce.

Toutefois, la véritable découverte de l’album vient de David Morancho, jeune dessinateur espagnol. Pour sa première bande dessinée en France, il fait preuve d’une maturité et d’une constance dans le dessin qui trahissent déjà une certaine expérience de l’illustration. Au travers d’un trait fin, souple et un encrage léger, les divers protagonistes, comme les décors sont bien en place et transpirent les États-Unis du début des sixties. Parallèlement, le découpage et les cadrages des quarante-six planches, très cinématographiques dans leur approche, concourent à donner à l’ensemble un rythme et une ambiance qui ne sont pas sans rappeler certaines productions du 7e Art américain. 

Joliment orchestrées et dessinées, les aventures de Sara Lone constituent l’une des bonnes surprises de ce mois de novembre.

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