Sara Lone : 1. Pinky princess
© Sandawe 2013 - Arnoux & Morancho |
Il est des jours où la vie ne vous fait pas de cadeaux. Coup sur
coup, Joy apprend qu’elle est accusée du meurtre de son patron et que
son père a été victime d’un assassinat qui sonne comme un avertissement…
Pour agrémenter le tout, la mafia locale met un contrat sur sa tête et
les fédéraux lui collent aux basques pour une raison inconnue. Il y a
plus facile pour bien débuter dans la vie, surtout lorsque vous êtes un
joli brin de fille à peine sortie de l’adolescente et que vos amis se
comptent sur un doigt !
Sara Lone est l’un des 16 titres
édité en crowdfunding par Sandawe. Signe de l’intérêt porté à cette
nouvelle série, les "édinautes" ont investi quarante milles euros
supplémentaires pour que le deuxième volet sorte en 2014. Ce sera le 29
octobre 2014 ! Les deux autres tomes restent à financer…
Pinky
princess est un polar, un vrai ! En auteur averti, Erik Arnoud mobilise
tous les ingrédients de base que le genre met à sa disposition. À
l’instar des grands chefs, il concocte un scénario classique dans les
grandes lignes, mais qui possède une saveur particulière, de celles qui
ouvrent l’appétit et laissent préfigurer du meilleur. Une belle mise en
bouche, savoureuse, complexe, et savamment dosée. Visiblement l’ancien
élève de l’École Supérieure d'Art Graphique de Paris sait cuisiner la
crevette rose du golfe du Mexique à la sauce aigre-douce.
Toutefois,
la véritable découverte de l’album vient de David Morancho, jeune
dessinateur espagnol. Pour sa première bande dessinée en France, il fait
preuve d’une maturité et d’une constance dans le dessin qui trahissent
déjà une certaine expérience de l’illustration. Au travers d’un trait
fin, souple et un encrage léger, les divers protagonistes, comme les
décors sont bien en place et transpirent les États-Unis du début des
sixties. Parallèlement, le découpage et les cadrages des quarante-six
planches, très cinématographiques dans leur approche, concourent à
donner à l’ensemble un rythme et une ambiance qui ne sont pas sans
rappeler certaines productions du 7e Art américain.
Joliment orchestrées et dessinées, les aventures de Sara Lone constituent l’une des bonnes surprises de ce mois de novembre.
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