dimanche 23 décembre 2012

La guerre est incongrue à Tahiti !

Chronique sur l'opus 2 du Papeete 1914 : Bleu horizon

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© Emmanuel Proust Éditions 2012
Morice & Quella-Guyot
Papeete est encore sous le choc de l’attaque des cuirassés allemands. Le chaos qui s’en suit est l’occasion de certains débordements dont Simon Combaud pourrait bien faire les frais. Aidé par Octave Morillot, il parviendra cependant à démêler le vrai du faux. Même aux portes du Paradis, l’Enfer n’est jamais loin !
 
En ce 22 septembre 1914, la tentative de prise de contrôle de ce petit bout de France par la marine du Kaiser précipite bien des choses. Entre Maxime Destremeau dont la clairvoyance, (mal récompensée) permet de sauver la capitale polynésienne de la capitulation, l’affairisme suspect du gouverneur Fawtier, les turpitudes psychologiques du père Valode, ou l’œdipe meurtrier de René Pelletan, la torpeur qui prévalait dans Rouge Tahiti vole en éclats sous les obus. Octave et Simon sauront mettre à profit cette situation pour se révéler, l’un en chasseur d’héritiers l’autre en dilettante soucieux de préserver son île. A travers un style graphique semi-réaliste et une mise en couleur en aplats malheureusement informatisés, Sébastien Morice donne sa vision picturale de l’archipel, faisant en quelque sorte écho à Octave pour qui il n’est que couleurs. Parallèlement, Didier Quella-Guyot sait sortir Bleu Horizon de la nonchalance de l’opus précédant. Il accélère ainsi le cours des évènements et redonne du rythme à son enquête policière. In fine, cette dernière apparaît relativement complexe et quelques planches supplémentaires n’auraient peut-être pas été superflues pour en apprécier toute la profondeur.

Inspiré d’un fait historique peu connu, Papeete 1914 se révèle en diptyque attachant qui, tout en réveillant une certaine nostalgie d’outre-mer sait mêler adroitement fiction et histoire. Décidément, la guerre est une chose des plus incongrues à Tahiti !

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