mercredi 24 octobre 2012

Un mano a mano avec Dieu

Chronique sur l'opus 1 de La main de Dieu : 1 - La peur rouge

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© Glénat 2012 - Védrines
Le sniper ajuste posément sa cible, mais doit brusquement se raviser, le contrat est annulé. John-Edgar Hoover vivra, car sa mort pourrait être, finalement, plus qu’embarrassante ! Ne vaut-il pas mieux le discréditer aux yeux de tous et le forcer à quitter son poste ? S’ensuit une longue immersion dans le passé de celui qui dirigea la sécurité intérieure de la première puissance du globe. Frank Baughman, son ancien bras droit, est la première victime de cette vaste machination, d’autres suivront.

Trois lettres, un homme, une institution, un pays. Que sait-on de celui qui fit le FBI et régna sans partage sur cinquante ans de la vie américaine ? Après le J. Edgar de Clint Eastwood, La main de Dieu revient sur le très controversé fondateur du Federal Bureau of Investigation, personnage qui ne cessa d’osciller entre l’ombre et la lumière.
 
Prenant le parti de rompre toute linéarité biographique, le scénario fait débuter ce premier opus - d’une série qui devrait en compter cinq - par ce qui lui pourrait lui tenir lieu d'épilogue, puis remonte progressivement dans le temps. Si le procédé est classique, la suite l’est moins dans la mesure où il fera intervenir ceux qui aidèrent Hoover dans son ascension ou participèrent à son maintien au sommet : ceux qui le connurent lui et ses travers. Ainsi, la monotonie de "l’hagiographie" est évitée par la succession de différents narrateurs qui apporteront leur propre appréciation sur l’inamovible directeur du FBI et leur interprétation des évènements auxquels il fut mêlé. Parallèlement, la trajectoire encore énigmatique de l’organisation qui veut la destitution de Hoover pimente encore le propos même si elle relève, a priori, plus de la fiction que de la réalité.

Marc Védrines maîtrise un graphisme classique et suffisamment réaliste pour accompagner ce type de récit. Son découpage et ses cadrages apportent le mouvement nécessaire à maintenir le lecteur sous tension et ses séquences s’enchaînent avec fluidité. Tout juste pourrait-il lui être reproché des phylactères trop denses, tant en nombre qu’en contenu dans les scènes de dialogue. Ils ralentissent quelque peu la lecture, mais enrichissent le propos et sont toutefois le pendant de passages plus visuels et moins chargés.

La peur du Rouge est un album prenant et visiblement très documenté. Il ravira les adeptes de bandes dessinées historiques comme ceux de thrillers politiques contemporains.

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