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© Dargaud 2012 - Labiano
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Août 1914, sur la route des puits, Barentin et Dupuy poursuivent jour et nuit les pillards reguibats. Alourdi par son butin et ignorant qu’il est suivi, le rezzou progresse en toute quiétude sans se douter que son voyage se terminera à In Guetta. 9 mai 1915, en France, au pied de la butte de Vimy, les deux officiers mènent la 4ème compagnie des Tirailleurs Chaambas à l’assaut des lignes allemandes. Des sables du Hoggar, à la boue du Chemin des Dames, l’honneur et l’amitié façonnèrent ces militaires ; telle est l’histoire des Quatre coins du monde.
Avec ce diptyque, inspiré - entre autres - par L’escadron blanc de Joseph Peyré, Hugues Labiano transporte ses lecteurs, loin, très loin.
Des sublimes paysages de Tidiyen à la cagna du front, le scénario propose de suivre les frères d'armes à travers les méandres de la Der des Ders qui laissa exsangue un siècle naissant. Au-delà d’un dessin qui magnifie les vastes espaces minéraux plombés par le soleil aussi bien qu'il dépeint la violence et l’âpreté de la vie en premières lignes, il y a un récit d’une réelle intensité et d’une grande richesse. Intensité dans l’approche des personnages et leur psychologie. Les existences du jeune lieutenant et de son capitaine, et mentor, convergent, se rejoignent et divergent à nouveau. Toutefois leur attirance commune pour les vastes espaces introspectifs du désert et leur profond attachement aux Touaregs demeureront par delà la mer et la mort de Barentin. Richesse dans la profusion d’individualités porteuses d’un trait de caractère particulier, la fidélité d’Alfellan, la connerie de Grief, la suffisance du colonel de Vries ou l’idéalisme dont fait preuve Lemoigne. Cependant, le scénariste ne s’arrête pas au microcosme de cette garnison perdue au milieu de nulle part, puisqu’il profite du parcours de ses héros pour aborder des thèmes plus transversaux comme l’amour, le racisme, la guerre, le déterminisme social, le respect de soi et des autres, la portée des engagements pris… sans pour autant en devenir moralisateur.
Malgré de brillantes ellipses - trois ans de conflit franco-allemand résumés en seulement une vingtaine de planches - cet opus n’en demeure pas moins porteur d'une charge émotionnelle intense, à l'image du dénouement final d’une sobriété et d’une force peu courantes. Une véritable aventure, épique, porteuse de valeurs qui peuvent aujourd’hui paraître désuètes mais qui donnent toute leur dimension à ces méharistes, à ces hommes qui, fascinés par l’immensité du Sahara, y consacrèrent leur vie et s’y fondirent.
Une lecture à conseiller pour le dépaysement qu’elle procure et l’humanisme qu’elle offre.
Avec ce diptyque, inspiré - entre autres - par L’escadron blanc de Joseph Peyré, Hugues Labiano transporte ses lecteurs, loin, très loin.
Des sublimes paysages de Tidiyen à la cagna du front, le scénario propose de suivre les frères d'armes à travers les méandres de la Der des Ders qui laissa exsangue un siècle naissant. Au-delà d’un dessin qui magnifie les vastes espaces minéraux plombés par le soleil aussi bien qu'il dépeint la violence et l’âpreté de la vie en premières lignes, il y a un récit d’une réelle intensité et d’une grande richesse. Intensité dans l’approche des personnages et leur psychologie. Les existences du jeune lieutenant et de son capitaine, et mentor, convergent, se rejoignent et divergent à nouveau. Toutefois leur attirance commune pour les vastes espaces introspectifs du désert et leur profond attachement aux Touaregs demeureront par delà la mer et la mort de Barentin. Richesse dans la profusion d’individualités porteuses d’un trait de caractère particulier, la fidélité d’Alfellan, la connerie de Grief, la suffisance du colonel de Vries ou l’idéalisme dont fait preuve Lemoigne. Cependant, le scénariste ne s’arrête pas au microcosme de cette garnison perdue au milieu de nulle part, puisqu’il profite du parcours de ses héros pour aborder des thèmes plus transversaux comme l’amour, le racisme, la guerre, le déterminisme social, le respect de soi et des autres, la portée des engagements pris… sans pour autant en devenir moralisateur.
Malgré de brillantes ellipses - trois ans de conflit franco-allemand résumés en seulement une vingtaine de planches - cet opus n’en demeure pas moins porteur d'une charge émotionnelle intense, à l'image du dénouement final d’une sobriété et d’une force peu courantes. Une véritable aventure, épique, porteuse de valeurs qui peuvent aujourd’hui paraître désuètes mais qui donnent toute leur dimension à ces méharistes, à ces hommes qui, fascinés par l’immensité du Sahara, y consacrèrent leur vie et s’y fondirent.
Une lecture à conseiller pour le dépaysement qu’elle procure et l’humanisme qu’elle offre.
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