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Les temps changent et l'heure de la retraite approche pour
l’Atlantic 12-004 et Léon Van Bel, son mécanicien-machiniste. Mais dans un pays
imaginaire, qui se sacrifie à une nouvelle énergie, l’acier des locomotives est
source de convoitises. Pour préserver la Douce, la dernière de sa série, Léon
et Elya iront au-delà d’Altaville, dans un cimetière lointain où les reines du
fer attentent d'être dépecées.
Hasard d’un calendrier qui ne permettait pas à l’un des plus
célèbres duos de la bande dessinée franco-belge de pouvoir encore œuvrer de
concert, ou volonté délibérée de s’atteler, seul, à une œuvre plus personnelle,
12 la Douce est entièrement réalisé par
François Shuiten. Pour autant, cet album s’inscrit dans la lignée de ses
prédécesseurs avec cependant une petite variation puisqu’il fait une
escapade dans le monde des transports.
© Casterman 2012 - Schuiten
|
L’œuvre du dessinateur belge est marquée graphiquement
par l’évolution et les formes des villes, et humainement par les relations que les
habitants entretiennent dans et avec leur cité. Ici, le lien est de même
nature, les bâtiments étant simplement remplacés par l’un des fleurons de
l’ingénierie ferroviaire de l’entre deux guerres. Toutefois, l’architecte qui
sommeille en Shuiten n’est jamais très loin puisqu’il nous propose, via le
voyage de Léon et de sa jeune coreligionnaire, une réflexion sur le développement
d’une société à travers ses moyens de communication et les bouleversements qui en
découlent. Au-delà de la fable industrielle, il y a surtout le combat d’un
homme pour sauver ce qui lui est cher et pouvoir enfin le transmettre à Elya, pour
qu’il lui survive. C’est simple et humain, car même si l’action se situe à une
époque incertaine dans un pays impossible à situer, elle n’est pas sans
présenter certaines similitudes avec des situations connues.
Cet ouvrage est également une première technologique,
puisque sa sortie a été l’occasion de numériser et de reconstituer en 3D la
fameuse Atlantic 12-004, bijou technologique du design Streamline des années 30,
dont une grande partie des plans a été perdue - http://www.12-ladouce.com/ -.
Avec ses décors à la rectitude millimétrée, ses ombrages caractéristiques
et sa vision néo-futuriste de la ville, François Shuiten sait également donner
à ses personnages une dimension et une densité qui font l’intérêt de ses albums
en général et de celui-ci en particulier.
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