vendredi 4 mai 2012

Oh Mary, si tu savait.... (air connu)

Billet sur l'opus 1 du Ignition City : Tome 1

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Depuis que les martiens sont arrivés sur Terre et mis fin à la Deuxième Guerre mondiale, l'Humanité a pû, à son tour, conquérir les étoile. Toutefois, en ce mois de février 1956, seul le spatio-port d'Ignition City permet encore de gagner le vide sidéral. C'est dans ce no man’s space que Mary, la fille du célèbre Rock Raven, atterrit au petit matin. Elle découvrira, rapidement, que tous les anciens amis de son défunt père ne lui voulaient pas que du bien.

© Glénat 2012 : Pagliarani - Ellis
Warren Ellis est décidément à l'honneur chez Glénat Comics puisqu'après la sur-énergisée Anna Mercury, le voici de retour avec l'une de ses séries phares, Ignition City, dont les 5 volumes sont ici compilés (en VF) en un seul album. Dans ce huis-clos uchronique et rétro-futuriste à souhait, l'auteur britannique s'adonne librement à l’un de ses thèmes de prédilection - la conquête de l’Espace - et réussit la performance d’adapter, sur un récit de science fiction totalement steampunk, les codes du western traditionnel.
Au-delà du clin d’œil aux conquérants de l’espace assimilés aux pionniers de l’Ouest américain, Warren Elis nous livre un scénario plutôt bien ficelé, parfois drôle, voire cynique, avec un vignettage dense et des dialogues qui ne le sont pas moins. La lecture en est (parfois) ralentie mais présente l’énorme avantage de donner de consistance aux personnages et densité à l’histoire. Toutefois le regard n’est pas scotché aux phylactères et peut librement apprécier les extérieurs réalisés par Gianluca Pagliarani. Si ses personnages souffrent parfois d'une approche graphique qui manque de constance, l’ambiance dans laquelle évolue la belle Mary (comme quoi il est possible d’être pilote d’engins spaciaux, parler le martien des hauts plateaux et rester féminine) n’est pas encore sans rappeler celle de ces stations orbitales perdues aux portes du Far-Space, sordides, suintantes, minimalistes et étouffantes.

Ignition City est un album vintage, un rien régressif qui parle d’Espace sans pour autant décoller du plancher des vaches. Sacrée performance !

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