samedi 10 mars 2012

Un fantôme pour Miss Angelli...

Billet sur L'homme qui n'existait pas

Lien avec le site BDGest et le site Planète BD (à paraître)


Léonid Miller est un informaticien pour qui la virtualité tient lieu de réalité. Entretenant avec ses contemporains des relations limitées au strict nécessaire, il se réfugie dans un monde peuplé d’algorithmes  et de films en VO. Un soir, à la sortie du Kinorama, il constate qu’il a perdu toute matérialité ! Dès lors, il déambule sans but à travers une ville qui ne se souvient déjà plus de lui… mais un jour, il croise Françoise Angelli, la star montante du cinéma français qui curieusement semble souffrir du même mal que lui !

© Futuropolis 2012 - Bonin
L’homme qui n’existait pas est le nouvel album, très personnel, de Cyril Bonin qui une fois encore cumule les rôles de dessinateur, scénariste et coloriste. Graphiquement, ce one shoot  reste dans la lignée de Chambre obscure ou de La Belle Image : les silhouettes féminines possèdent toujours cette même élégance  longiligne et la mise en couleur s’appuie encore sur une palette chromatique qui, si elle sied bien aux histoires  du début du XXème siècle apparaît anachronique sur une histoire contemporaine. Ceci n’altère cependant en rien la qualité de la construction du scénario qui se joue intelligemment des couleurs en fonction de la réalité des choses  mais qui manque singulièrement de rythme. En effet, du moins dans sa première partie, l’histoire semble devoir se perdre en privilégiant une approche introspective de propos très existentiels ! Heureusement que dans les dernières planches, les dialogues prennent  définitivement le pas sur le narratif,  donnent au récit une tout autre dimension et finissent par sortir le scénario du faux rythme dans lequel il s’installait.  
Au final, une belle histoire, bien dessinée, qui ravira les cinéphiles mais qui peine à trouver sa véritable  mesure.

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