Lien avec le site BDGest et le site Planète BD (à paraître)
Depuis 1933, Stefan Zweig erre à travers le monde pour fuir la montée du nazisme. Ainsi, revient-il au Brésil, à Petrópolis, où il espère pouvoir vivre enfin en paix avec lui-même. Mais en cette année 1942, la perte de Singapour par les alliés réveille ses anciens démons....
© Casterman 2012 - Sorel & Seksik |
Février 2012 possède des airs de rentrée littéraire. Après Isodore Ducasse dans La Chambre de Lautréamont, voici Les derniers jours de Stefan Zweig. Mais que dire d'un tel album lorsque l'œuvre du dramaturge autrichien vous est pratiquement inconnue et que celle de Sorel ne l'est guère moins ?
Tout d'abord, il faut parler du graphisme, superbe de réalisme et de retenue, intense comme l'amour de Lotte pour son mari. Mais le dessin de Guillaume Sorel ne peut être dissocié de sa mise en couleur (et en lumière) qui donne aux personnages comme aux décors toute leur importance, toute leur profondeur. Et si le scénario de Laurent Seksik peut apparaître quelque peu linéaire, ce dernier sait prendre le temps de s’attacher à la lente dérive de celui qui ne désir plus rien. Une mention toute spéciale aux 3 dernières planches dans lesquelles le trait et la plume font preuve d’un bouleversant dépouillement.
Au delà de l'aspect esthétique, les derniers jours de Stefan Zweig questionne sur l'intellectualisation de l'existence et ses conséquences mais également sur la capacité de renoncement que ceux et celles, qui comme Charlotte-Elisabeth, croient en des jours meilleurs tout en étant incapables de les vivre seul(e)s.
Un album qui n'a pas valeur de biographie mais qui donne envie de mieux connaître cet auteur... comme quoi littérature et bande dessinée peuvent parfois se rencontrer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire