Billet sur Les Monstres de Mayuko
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Mayuko est une jeune espiègle qui aime lancer des boules de neige sur Kitsune et Tanuki, les deux yōkai qui protègent la petite maison de ses parents. Mais les Esprits peuvent, eux aussi, se montrer malicieux et ils savent se jouer des petites filles fiévreuses en les entraînant aux pays des songes, là où les renards sont bleus, les bisounours buveurs de saké et les reines impassibles, égéries de la cérémonie du thé.
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© Dargaud 2012 - Caillou |
Les Monstres de Mayuko séduit tout d’abord par son aspect : au milieu des autres parutions, il sait se singulariser par une couverture au format atypique et un graphisme coloré autant qu’épuré. Puis, lorsque la main saisit enfin l’album, le papier épais et mat annonce une lecture sensuelle, du bout des doigts. L’attente gourmande qui s’en suit n’est en rien déçue car dès la première page, le monde imaginaire de Marie Caillou se met subtilement et irrémédiablement en place : le découpage est sobre et géométrique, les pleines pages permettent à l’illustratrice de... s’illustrer, le trait est expressif bien que très stylisé et les aplats de couleurs comme les motifs géométriques - très 70’s - confèrent à l’ouvrage une apparence vintage bien dans l’air du temps. Mais au-delà de l’aspect visuel, très flatteur, il y a un univers onirique qui, s’il nous emmène au pays du Soleil levant, possède quelques similitudes troublantes avec un fameux conte anglais... À y regarder de plus près, Marie Caillou a des faux-airs de Lewis Carroll et Mayuko pourrait bien être la version nippone de la célébrissime Alice. En effet, la jeune ingénue - dont la sensualité juvénile ravirait quelques vieux japonais - sait se frayer son petit bonhomme de chemin dans la forêt cauchemardesque de Tengu ou dans le dédale fantasmagorique du château de la Reine Impassible. Toutefois, le caractère bien trempé de l’héroïne s'accompagne parfois de dialogues qui tranchent avec l’ingénuité du dessin et le propos de l’histoire.
Avec brio, Marie Caillou sait donner couleurs et contours à ses rêveries japonaises et sa maîtrise de la palette graphique lui permet de nous offrir, avec modernité, un album possédant tous les charmes et la nostalgie des contes pour Petits et Grands.
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