dimanche 25 mars 2012

Rêver de prendre la clef des champs

Billet sur l'opus 2 des Innocents coupables : 2 - La trahison

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La vie à la colonie agricole des Marronniers poursuit son cours avec son lot quotidien d’humiliations et de brimades en tout genre. Dans cette prison sans mur, Miguel, Honoré, Adrien et Jean cherchent une raison d’espérer. Tandis que Miguel n’a de cesse de s’enfuir, Jean découvre un peu d’humanité auprès de la fille de Vermillon, le directeur du centre. Cependant, cette amitié naissante ne peut lui faire oublier la mort de son frère et les exactions dont les jeunes colons sont victimes.

Laurent Galandon et Anlor, jeune dessinatrice jusqu’ici inconnue, avaient suscité un intérêt certain avec le premier volet de leur triptyque. Mais comme toujours en pareil cas, il est important de confirmer et c’est aujourd’hui chose faite. Avec Trahison, Anlor franchit un cap et son dessin prend l’assurance et la maturité qui confèrent aux personnages une expressivité plus marquée qui renforce la densité à l’album. A n’en pas douter que le dernier opus - une dizaine de planches seraient actuellement terminées - lui permettra de s’affirmer au sein de ses pairs et de signer pour de nouveaux proets.
© Bamboo 2012 - Anlor & Galandon
En ce mois de mars, Laurent Galandon surfe sur une actualité qui met en valeur sa polyvalence en tant que scénariste et la qualité de ses scénarri avec le très intéressant Pour un peu de bonheur et l’intégrale du Cahier à fleur. Sur un sujet méconnu – celui des colonies pénitenciers pour enfants - il sait montrer, sans misérabilisme, les dérives d’un système éducatif des plus permissifs plutôt emprunt de déterminisme social que d’humanisme. Mais autres époques et autres mœurs et sans jugement, l’album sait joliment aller de l’avant. Amitié, solidarité auront-ils le dernier mot sur l’individualisme, l’ignominie et la bêtise ? La morale voudrait que oui, mais en ces années d’avant-guerre, le devenir des enfants délinquants n’était pas forcément une priorité et il sera intéressant de voir comment Laurent Galadon va clôturer ce triptyque en évitant ellipses et clichés. Car à n’en pas douter, cette histoire possède la matière pour un quatrième album. 

Une belle histoire, joliment dessinée qui se lit sans difficulté… mais vraiment aucune !

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