samedi 22 juillet 2017

MARSHAL BASS

Black & white
 
© Delcourt 2017 - Macan & Kordey
Que le Colonel Terrence B. Helena vérifie mon identité passe encore, on n’est jamais trop prudent. Mais que pendant ce temps-là, j’attende son retour sous un soleil de plomb, ligoté sur un cheval qui se dérobe sous moi avec une corde au cou qui se fait insistante, il y a de meilleures manières d’apprécier un coucher de soleil…

Poisseux, sale, immoral et cynique "Black & white" raconte mon histoire grâce au duo qui présidait déjà à la destinée de "Nous les morts" et qui revient ici avec un western loin des clichés hollywoodiens. L’homme est un coyote pour l’homme dans les plaines d'Arizona et la loi du plus fort est toujours la meilleure, croyez-moi sur parole. Bienvenue à vous dans ces contrées où tous mes rêves me sont permis du moment que je suis du bon côté du colt !

Assumant ses références tout en sachant s’en démarquer, cet album ne fait pas dans la dentelle ni dans le cérébral, même si la psychologie des divers protagonistes est parfaitement ciselée, à commencer par la mienne. Un découpage au cordeau, des plans millimétrés, des ellipses parfaitement maîtrisées, une dynamique dans la narration qui ne laisse aucun instant de répit : tout est mis en œuvre afin de propulser le lecteur dans cette poursuite où la sueur et la boue sont mon lot quotidien. Pour rendre compte des personnalités rencontrées sous mon étoile de Marshal adjoint, le dessin d’Igor Kordey fait merveille. Pesant telle la chaleur qui me fait préférer un peu d’eau à du whisky, épais à l’image de la peur qui m'assaille, puissant comme la violence qui s'abat sur Dardanelle, le trait du dessinateur de "L’histoire secrète" se fond littéralement dans le récit de Darko Macan.

Mon nom est Bass, River Bass et je suis plutôt du genre taciturne et d’indéfinissable, plus vraiment « black » et certainement pas « white ». Je suis un idéaliste pragmatique qui essaye simplement de faire bouillir la marmite de sa petite famille. Que mes aventures durent encore quelques tomes pour ramasser suffisamment de billets afin me retirer en douceur et d’en savoir un peu plus sur la capacité de mes auteurs à renouveler un tant soit peu un genre qui tente de renaître de ses cendres.

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