samedi 22 juillet 2017

ORNITHOMANIACS

© Casterman 2017 - Schmitt
Niniche est un drôle d’oiseau ou un ange, c’est selon. En fait, Niniche est une jeune fille qui a deux petites ailes dans le dos… ce qui est mieux qu’un poil dans la main, bien que plus encombrant !

Conte à la croisée du gothic burlesque à la Tim Burton et du romantisme ubuesque de Lewis Caroll, Ornithomaniacs est la friandise graphique de ce premier semestre. Délaissant la couleur directe pour le Noir & Blanc, Daria Schmitt s’adonne, sujet oblige, aux joies de la plume et aux contrastes aux  traits. Métaphorique à souhait, cet album dont les planches rappellent les grandes illustrations du début du XXe, s’inscrit pourtant bien dans le siècle présent. Explorateur, château-cage, oiseau mythique et faire-valoir qui l’est tout autant constituent ainsi le nouvel univers de l’auteur d’Aqua Alta qui s’est investi dans l’art aviaire durant près de trois ans à raison d’une planche par semaine. Au final le résultat est là et les références souvent citées tels Rackham, Sir John Tenniel, Doré ou Schuiten ne renieraient en rien la qualité et l’ampleur du travail réalisé. Reste un scénario qui déroutera par sa fantaisie et son surréalisme, mais qui sait lui aussi exploiter ses sources qu’elles soient mythologiques, biologiques ou… cinématographiques. 

Ornithomaniacs est de ces albums pour lesquels il faut disposer d’un minimum de temps pour en achever la lecture puis, pour y revenir, afin d’apprécier la précision des traits, la méticulosité des compositions et la patience qui furent nécessaires à sa réalisation.

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