© Casterman 2017 - Schmitt |
Niniche est un drôle d’oiseau ou un ange, c’est selon. En fait, Niniche
est une jeune fille qui a deux petites ailes dans le dos… ce qui est
mieux qu’un poil dans la main, bien que plus encombrant !
Conte à la
croisée du gothic burlesque à la Tim Burton et du romantisme ubuesque
de Lewis Caroll, Ornithomaniacs est la friandise graphique de ce premier
semestre. Délaissant la couleur directe pour le Noir & Blanc, Daria
Schmitt s’adonne, sujet oblige, aux joies de la plume et aux contrastes aux traits. Métaphorique à souhait, cet album dont les planches
rappellent les grandes illustrations du début du XXe, s’inscrit pourtant
bien dans le siècle présent. Explorateur, château-cage, oiseau mythique
et faire-valoir qui l’est tout autant constituent ainsi le nouvel
univers de l’auteur d’Aqua Alta qui s’est investi dans l’art aviaire
durant près de trois ans à raison d’une planche par semaine. Au final le
résultat est là et les références souvent citées tels Rackham, Sir John
Tenniel, Doré ou Schuiten ne renieraient en rien la qualité et
l’ampleur du travail réalisé. Reste un scénario qui déroutera par sa
fantaisie et son surréalisme, mais qui sait lui aussi exploiter ses
sources qu’elles soient mythologiques, biologiques ou…
cinématographiques.
Ornithomaniacs est de ces albums pour lesquels il
faut disposer d’un minimum de temps pour en achever la lecture puis,
pour y revenir, afin d’apprécier la précision des traits, la
méticulosité des compositions et la patience qui furent nécessaires à sa
réalisation.
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