© Paquet 2017 - Willem |
Mourir sous les feux des sunlights, quelle belle fin pour une
starlette ? Quoi que Clara Palmer aurait certainement préféré poursuivre
sa jeune carrière. Mais au fait, accident ou meurtre ? Et si meurtre il
y a, quel en est le mobile ? C’est la question qu’Harry, flanqué de
Betty (à moins que ce ne soit l’inverse !) vont tenter d’élucider dans
une Amérique qui doute et un tout-Hollywood qui fait son cinéma.
Suite
des aventures de Harry Faulkner, ancien de l’escadrille Lafayette qui
tente tant bien que mal de s’envoyer en l’air malgré la paranoïa d’un
milliardaire décidé à ruiner sa vie et d’une petite amie très…
terre-à-terre. Exit donc la côte Est et bienvenue en Californie, nouvel
Eldorado pour tous ceux qui se rêvent en technicolor.
Avec Hollywoodland,
Étienne Willem joue à nouveau les auteurs complets avec une réussite
certaine qui ne semble rien devoir au hasard ou alors de manière
totalement fortuite !Côté script, il faut retenir que cette fiction
zoomorphe puise dans l’actualité de l’époque pour établir sa trame de
fond. La crise de 29 n’en finit de faire de nouvelles victimes, un vent
de fronde souffle sur un Sud en mal de revanche et Roosevelt n’a pas
encore lancé son New Deal… De là à imaginer un complot d’Etat, il n’y a
qu’un pas qu’un scénariste se doit de franchir. La chose étant faite, il
faut lui donner de la consistance et quoi de plus facile que de prendre
le terrain de jeu de Cecil B. DeMille comme décor ? Graphiquement, le
résultat est d’une belle densité. Utilisant toute la palette de
l’anthropomorphisme pour traduire les travers d’une humanité qui
n'arrive pas à se départir de sa part d’animalité, Étienne Willem s’en
donne à cœur joie et manie tous les codes graphiques à sa disposition
avec une facilité et une aisance déconcertantes. Tout à son aise dans
les scènes d’actions, maniant l’ironie, l’humour et le comique de
situation aussi bien que la perspective ou le découpage, le dessinateur
belge livre un album qui – dans son registre – est un petit bijou. Seul
bémol, une police parfois envahissante qui rend parfois les planches
verbeuses, mais c’est juste pour trouver quelque chose à redire !
Reste à
souhaiter que - tout en se renouvelant – Les ailes du Singe poursuive
son envol et puisse réaliser encore quelques beaux loopings dans les
cieux du 9ème art.
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