samedi 22 juillet 2017

LES OMBRES DE LA SIERRA MADRE

1. La Niña Bronca

© Sandawe 2017 - Nihoul & Brecht
Si Moroni Fenn est revenu du front, l’enfer de la forêt d’Argonnes a fait de lui une épave qui noie ses cauchemars dans l’alcool. En guise de rédemption, le grand conseil des sages de l’église des Saints des derniers jours l’envoie au Mexique pour protéger les colonies Mormons qui s’y sont implantées. Mais voilà, la Sierra Madre n’a rien d’un camp de vacances et la rumeur voudrait même que des Apaches y vivent encore !

Western atypique, Les ombres de la Sierra Madre plante son décor au Sud du Rio Grande en 1920 à une époque où le colt 45 semi-automatique a supplanté depuis longtemps son vénérable ancêtre de 1873. Cependant, tous les ingrédients sont là : il y a de la poussière, des chevaux, quelques salauds, un héros avec ses démons, une héroïne belle et fière, un vieux fou que personne n’écoute et une petite indienne abandonnée. À propos d’Indiens, il y en a bien, et il ne s’agit pas du dernier des Mohicans cher à Daniel Day-Lewis, mais de la fine fleur des Chiricahuas. Au fil des pages, La Nina Bronca remonte en quelque sorte le temps en passant de la boue des tranchées de 14-18 aux paysages arides du Chihuahua dignes de la ruée vers l'Ouest ! 

Ce premier volet est l’occasion pour Philippe Nihoul de partager sa passion pour les Broncos. À cet effet, l’abondant cahier spécial permet d’appréhender le contexte historique dont s’inspire ce récit et de mieux connaître le crépuscule de ces guerriers impitoyables qui résistèrent tant et bien avant de céder. Aux pinceaux, Daniel Brecht décline une partition graphique semi-réaliste qui toutefois manque encore un peu de souplesse et de fluidité dans ses encrages pour mettre pleinement en valeur les personnages comme les lieux. 

S’il reste classique dans son déroulement Les ombres de la Sierra Madre est une autre manière d’aborder les grands espaces désertiques hantés par les derniers compagnons de Geronimo.

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