1. La Niña Bronca
© Sandawe 2017 - Nihoul & Brecht |
Si Moroni Fenn est revenu du front, l’enfer de la forêt
d’Argonnes a fait de lui une épave qui noie ses cauchemars dans
l’alcool. En guise de rédemption, le grand conseil des sages de l’église
des Saints des derniers jours l’envoie au Mexique pour protéger les
colonies Mormons qui s’y sont implantées. Mais voilà, la Sierra Madre
n’a rien d’un camp de vacances et la rumeur voudrait même que des
Apaches y vivent encore !
Western atypique, Les ombres de la Sierra Madre
plante son décor au Sud du Rio Grande en 1920 à une époque où le colt
45 semi-automatique a supplanté depuis longtemps son vénérable ancêtre
de 1873. Cependant, tous les ingrédients sont là : il y a de la
poussière, des chevaux, quelques salauds, un héros avec ses démons, une
héroïne belle et fière, un vieux fou que personne n’écoute et une petite
indienne abandonnée. À propos d’Indiens, il y en a bien, et il ne
s’agit pas du dernier des Mohicans cher à Daniel Day-Lewis, mais de la
fine fleur des Chiricahuas. Au fil des pages, La Nina Bronca remonte en
quelque sorte le temps en passant de la boue des tranchées de 14-18 aux
paysages arides du Chihuahua dignes de la ruée vers l'Ouest !
Ce premier
volet est l’occasion pour Philippe Nihoul de partager sa passion pour
les Broncos. À cet effet, l’abondant cahier spécial permet d’appréhender
le contexte historique dont s’inspire ce récit et de mieux connaître le
crépuscule de ces guerriers impitoyables qui résistèrent tant et bien
avant de céder. Aux pinceaux, Daniel Brecht décline une partition
graphique semi-réaliste qui toutefois manque encore un peu de souplesse
et de fluidité dans ses encrages pour mettre pleinement en valeur les
personnages comme les lieux.
S’il reste classique dans son déroulement
Les ombres de la Sierra Madre est une autre manière d’aborder les grands
espaces désertiques hantés par les derniers compagnons de Geronimo.
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