© Sarbacane 2015 - Humeau |
Deux hommes se défient autour d’un
échiquier. Une partie aux allures de métaphore, comme si l’existence de
tout un chacun pouvait se résumer à soixante-quatre petites cases noires
ou blanches.
Si
Le joueur d’échecs se veut une adaptation libre de la nouvelle de
Stefan Zweig, il convient de noter que les libertés prises avec l’œuvre
originelle relèvent plus de l’adaptation que de la transgression. La
seule entorse au récit prend la forme d’une jeune femme, Emma, fil rouge
du récit. Elle confère à l’ensemble une note de légèreté et
d’insouciance qui allège singulièrement une histoire quelque peu
névrotique dans la mesure où Thomas Humeau arrive à transposer par son
dessin ce que Zweig dépeignait avec ses mots : les affres de l’angoisse,
l’abîme de la folie, la vacuité de l’apatridie, la torture morale que
représente l’existence du nazisme.
Huis
clos échiquéen fort improbable au graphique surréaliste et aux couleurs
faussement naïves, Le joueur d'échecs stigmatise l’ambiguïté d’un monde
où se confrontent l’exaltation à créer et la froideur méthodique à
éliminer.
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