INFINITE LOOP : 2. La lutte
© Glénat 2015 - Colinet & Charretier |
Dans cette société du futur, l’Amour est une déviance et le voyage
dans le temps la routine. Alors, lorsque Teddy tombe amoureuse d’une
charmante créature venue d'une autre époque, sa vie se complique
singulièrement. D’autant plus que la jeune femme est une spécialiste de
l’éradication des Anomalies temporelles, ce qu’est sa nouvelle compagne !
Les autorités ayant décidé de réagir, Lady Bug est faite prisonnière
dans un centre de stockage secret. Pour la sauver, Teddy est prête à
tout, même à briser la sacro-sainte trame spatio-temporelle…
Il
y a quelques mois, Elsa Charretier et Pierrick Colinet sortaient le
premier opus d’Infinite Loop. L’album avait surpris et conquis autant
par son graphisme que par son script qui n’hésitait pas à aborder une
problématique pour le moins peu traitée, tant dans les comics que dans
la Science-Fiction. La question était de savoir si les deux jeunes
auteurs sauraient reproduire la subtile alchimie qui prévalait sur
L’éveil ?
Visuellement, Elsa Charretier parvient à donner
une matérialité au temps avec lequel joue son héroïne. Décomposition
pixélisée des cases, rampe sur laquelle surfe Teddy, portes temporelles
et clones … toute une panoplie de métaphores graphiques permet
d’appréhender l’écoulement chaotique des secondes. Si le traitement peut
de prime abord surprendre, il apparaît - au fil des planches - d’une
relative évidence et les codes utilisés par la jeune dessinatrice lui
permettent de ne pas égarer le lecteur dans un récit pas forcément des
plus linéaires, d’autant plus que Pierrick Colinet superpose, à l’envi,
considérations éthiques et scénaristiques.
Les tenants du
bien-pensant qui n’ont pour légitimité que celle du nombre trouveront
dans cet album - pour peu qu’ils le lisent - matière à s’offusquer. Ceux
pour qui la singularité de la différence ne pose pas de question
existentielle se demanderont, peut-être, s’il était-il nécessaire d’en
faire autant, au risque d’en faire trop !
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