jeudi 18 juin 2015

Un peu perdus les gars !

© Delcourt 2015 - Stephenson & Bellegarde

Dans leurs domaines respectifs, ils sont considérés comme les meilleurs scientifiques de leur génération et pour le bien de l’Homme, ils viennent de créer World Corp. Mais le bonheur de l’Humanité est-il directement tributaire du quotient intellectuel de quatre individus, même les plus brillants ?

Nowhere men se mérite ! Les amateurs de lecture facile et rapide qui tenteraient l’aventure en seront pour leur frais ; car, sans nécessiter une maîtrise en sémiologie comparée, le scénario concocté par Éric Stephenson impose quelques pauses et pas mal d’allées et venues. En développant une même histoire, mais en faisant voler en éclat le concept d’unicité de temps et de lieux par l’utilisation de plusieurs modes narratifs qui vont de faux extraits d’archives, aux vieux articles de presse, voire quelques interviews, sans parler des flashbacks récurrents, le directeur éditorial d’Image Comics, malmène ceux qui apprécient les récits linéaires ! Si, du moins au début, l’ensemble peut apparaître décousu, le scénariste fait en sorte que cette structure atypique devienne progressivement une évidence. Toutefois, Éric Stephenson ne parvient pas à donner toute la consistance souhaitée à la réflexion que sous-tend son script, et seul le traitement graphique de Nate Bellegarde confère à cet album un air Rock’n’roll, sans pour autant se départir d’un statisme renforcé par la mise en couleur par trop informatisée de Jordie Bellaire. 

Nowhere men essaye de dépasser le simple cadre du comics de supers héros pour s’essayer à aborder des questions plus existentielles. En soi l’intention est louable, mais pour l’instant la sauce ne prend pas, un peu comme si Pamela Anderson parlait de mécanique quantique !

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