lundi 8 juin 2015

De pauvres nuances de gris !

Monika : Les bals masqués

© Dupuis 2015 - Barboni & March
L’érotisme revient à la mode et le gris se conjugue à l’envie ! 

Annoncé comme la déclinaison, pour le 9ème Art de productions telles Eyes Wide Shut ou Ghost in the Shell, Monika est encore un des ces albums où la forme sauve le fond. Brillant plus par la profondeur de ses décolletés que par celle de son histoire, la nouvelle égérie sur papier glacé de Thilde Barboni ne possède pas la complexité de la Sophia fantasmée par Massimo Visavi et dessinée par "l’italianissime" Adriano De Vincentiis. 

Réalisant avec une efficacité déconcertante des pin-up à la sensualité givrée, Guillem March démontre sa capacité à aborder tous les styles. Au-delà d’un trait fin et stylisé qui cultive son attrait pour une plastique racée qui rappelle furieusement celle d’une célèbre poupée, il faut surtout retenir sa mise en couleur. Seule cette dernière arrive à donner un peu de vie à des planches dominées par un esthétisme qui manque cruellement de chaleur. Si graphiquement, ce premier volet ne peut que séduire, l’appréciation est différente lorsqu’il est question d’évoquer le scénario. Curieusement, Thilde Barboni, pourtant écrivaine et dramaturge éprouvée, ne peut se sortir d’une histoire pétrie de lieux communs jusqu’à en frôler, parfois, le ridicule. 

Prévu en septembre prochain, Vanilla dolls mettra certainement en lumière les qualités, pour l’instant restées dans l’ombre, de ce diptyque à la volupté stéréotypée.

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