Azimut : 2. Que la belle meure
© Vents D'ouest 2014 - Lupano & Andréae |
Après
Irénée le Magnanime, victime de l’Arracheur de Temps, la belle Manie
Ganza, piquée par un Taon Funeste, subit à son tour les affres des
secondes qui s’écoulent. Azimut est de retour, mais Que la belle meure
annonce des heures sombres.
Wilfrid
Lupano et Jean-Baptiste Andreae avaient marqué les esprits avec Les
aventuriers du temps perdu en imaginant un monde de rêves hors de toute
temporalité. Salué à grand renfort de prix, notamment au festival
Imaginales d'Epinal de 2013 ou dans le cadre des BDGest'Arts 2012
(meilleure couverture), le duo a suscité une attente qu’il aurait été
mal venu de ne pas satisfaire au plus vite. C’est désormais chose faite…
et de jolie manière.
Il
est toujours délicat pour des auteurs de répondre aux désidératas d’un
lectorat aussi prompt à brûler aujourd’hui ce qu’il plébiscitait hier.
Poursuivant dans la même veine, mais en sachant renouveler le fil, les
pères créateurs des chronoptères poursuivent leur exploration des
méandres des jours à venir. À la douce inconscience du premier volet
succèdent les dangers à vouloir suspendre le cours des ans. Des
boussoles rendues folles par un Nord devenu amoureux au palais gris et
douloureux du baron Chagrin, en passant par les ondulations d’une
plantureuse naïade des mers de sable, Wilfrid Lupano fait preuve d’une
imagination débordante, où poésie rime avec fantaisie. Accompagnant
cette agréable folie, Jean-Baptiste Andreae apporte sa touche
personnelle à cette fable onirique. Par un trait tout en douceur
soulignant avec doigté aussi bien les formes que les émotions, mais
grâce aussi à une mise en couleur variant judicieusement au gré des
instants et des lieux, il confère à ses planches une densité qui fait de
chacune d’elles un petit bijou.
Il
faudrait être ingrat pour ne pas trouver que des qualités à ce nouvel
opus des aventures de l’univers abracadabrantesque d’Azimut. À
l’évidence la suite se fait déjà attendre !
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