lundi 3 février 2014

Les manigances de Manie Ganza

Azimut : 2. Que la belle meure

© Vents D'ouest 2014 - Lupano & Andréae
Après Irénée le Magnanime, victime de l’Arracheur de Temps, la belle Manie Ganza, piquée par un Taon Funeste, subit à son tour les affres des secondes qui s’écoulent. Azimut est de retour, mais Que la belle meure annonce des heures sombres.

Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andreae avaient marqué les esprits avec Les aventuriers du temps perdu en imaginant un monde de rêves hors de toute temporalité. Salué à grand renfort de prix, notamment au festival Imaginales d'Epinal de 2013 ou dans le cadre des BDGest'Arts 2012 (meilleure couverture), le duo a suscité une attente qu’il aurait été mal venu de ne pas satisfaire au plus vite. C’est désormais chose faite… et de jolie manière. 

Il est toujours délicat pour des auteurs de répondre aux désidératas d’un lectorat aussi prompt à brûler aujourd’hui ce qu’il plébiscitait hier. Poursuivant dans la même veine, mais en sachant renouveler le fil, les pères créateurs des chronoptères poursuivent leur exploration des méandres des jours à venir. À la douce inconscience du premier volet succèdent les dangers à vouloir suspendre le cours des ans. Des boussoles rendues folles par un Nord devenu amoureux au palais gris et douloureux du baron Chagrin, en passant par les ondulations d’une plantureuse naïade des mers de sable, Wilfrid Lupano fait preuve d’une imagination débordante, où poésie rime avec fantaisie. Accompagnant cette agréable folie, Jean-Baptiste Andreae apporte sa touche personnelle à cette fable onirique. Par un trait tout en douceur soulignant avec doigté aussi bien les formes que les émotions, mais grâce aussi à une mise en couleur variant judicieusement au gré des instants et des lieux, il confère à ses planches une densité qui fait de chacune d’elles un petit bijou. 

Il faudrait être ingrat pour ne pas trouver que des qualités à ce nouvel opus des aventures de l’univers abracadabrantesque d’Azimut. À l’évidence la suite se fait déjà attendre !

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