© Soleil Productions 2014 - Bec & Raffaele |
Si la mise en
place fut longue, la faute - si cela en est une – à un scénario plus que
dense et à une succession de dessinateurs (Bec, Alessandro Bocci,
Ruizgé, Thierry Démarez, …), Prométhée est désormais l’une des séries
les plus élaborées du 9ème Art.
Au
fil des albums Christophe Bec construit patiemment son récit. De prime
abord très classique dans le choix de son sujet, son script offre une
variation autour du thème de la fin du monde aux développements
multiples qui, au travers des flashbacks mythologiques, renvoie au mythe
fondateur de l’Humanité. En mêlant – avec une science consommée du
suspens - théorie du complot, épopée grecque et digressions
spatio-temporelles sur les ponts Einstein-Rosen, il crée une saga d’une
densité rarement atteinte. Toutefois, la multiplicité des univers comme
celle des situations où des personnages ne facilitent pas la
compréhension globale d’une histoire aux allures de puzzle. Pourtant, à
condition d’y consacrer un minimum d’attention et de ne pas hésiter à
relire les épisodes précédents, la lecture en reste facilement
accessible, même si elle s’apparente, à bien des égards, à un jeu de
piste dans le nébuleux labyrinthe des multivers.
Prélude
de l’emballement final qui devrait connaître sa conclusion dans trois
tomes, ce premier volet de Dans les ténèbres illustre la logique
narrative de Christophe Bec : au-delà de son intérêt propre, chaque
parution livre sa part d’interrogations ou de révélations et concoure à
donner graduellement son sens à cette fable métaphysique. Porté par des
planches à la structuration compacte et un réalisme quasi
photographique, le graphisme de Stefano Raffaele prend une matérialité
qui transporte le lecteur aux frontières du réel.
Prométhée
se veut un projet ambitieux qui, grâce à l’aisance de ses auteurs dans
la gestion de ses temps forts comme de ses phases de transition, sait
tenir son auditoire en haleine. À espérer cependant que la révélation
finale sera au rendez-vous et non pas, à l’instar d’une certaine
vérité,… ailleurs !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire