lundi 17 février 2014

La lumière apportée aux hommes...

Prométhée : 9. Dans les ténèbres (1/2)

© Soleil Productions 2014 - Bec & Raffaele
Si la mise en place fut longue, la faute - si cela en est une – à un scénario plus que dense et à une succession de dessinateurs (Bec, Alessandro Bocci, Ruizgé, Thierry Démarez, …), Prométhée est désormais l’une des séries les plus élaborées du 9ème Art. 

Au fil des albums Christophe Bec construit patiemment son récit. De prime abord très classique dans le choix de son sujet, son script offre une variation autour du thème de la fin du monde aux développements multiples qui, au travers des flashbacks mythologiques, renvoie au mythe fondateur de l’Humanité. En mêlant – avec une science consommée du suspens - théorie du complot, épopée grecque et digressions spatio-temporelles sur les ponts Einstein-Rosen, il crée une saga d’une densité rarement atteinte. Toutefois, la multiplicité des univers comme celle des situations où des personnages ne facilitent pas la compréhension globale d’une histoire aux allures de puzzle. Pourtant, à condition d’y consacrer un minimum d’attention et de ne pas hésiter à relire les épisodes précédents, la lecture en reste facilement accessible, même si elle s’apparente, à bien des égards, à un jeu de piste dans le nébuleux labyrinthe des multivers. 

Prélude de l’emballement final qui devrait connaître sa conclusion dans trois tomes, ce premier volet de Dans les ténèbres illustre la logique narrative de Christophe Bec : au-delà de son intérêt propre, chaque parution livre sa part d’interrogations ou de révélations et concoure à donner graduellement son sens à cette fable métaphysique. Porté par des planches à la structuration compacte et un réalisme quasi photographique, le graphisme de Stefano Raffaele prend une matérialité qui transporte le lecteur aux frontières du réel. 

Prométhée se veut un projet ambitieux qui, grâce à l’aisance de ses auteurs dans la gestion de ses temps forts comme de ses phases de transition, sait tenir son auditoire en haleine. À espérer cependant que la révélation finale sera au rendez-vous et non pas, à l’instar d’une certaine vérité,… ailleurs !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire