© Paquet 2013 - Vier |
Il
est des seconds qui se voudraient les premiers. Richard de Winter
appartient à cette catégorie, et il aurait pu inscrire son nom à jamais
dans les nuages si, le devançant systématiquement, Gabriel Montaigue
n’avait été là ! De déconvenues en désillusions, l’aristocrate n’aura de
cesse de supplanter son éternel rival. Qu'importe les moyens employés.
Fidèles
à leur ligne éditoriale, les éditions Paquet entraînent leurs lecteurs
vers les firmaments, et cette fois, c’est un jeune autodidacte helvète
qui est aux commandes.
King
Richard n’est pas seulement l’histoire de deux pionniers anglais de
l’aviation qui se disputent le ciel et, accessoirement, les faveurs de
la baronne Elise d'Astarac. Il est, surtout, question de la volonté de
réussir malgré les handicaps et des dérives qu’une telle détermination
peut causer. Prenant pour cadre, les prémices du XXe siècle et les
bouleversements technologiques qui l’accompagnent, Max Vier signe un
scénario qui retrace le destin fictif et cruel d’un pilote qui se
voulait le meilleur. Le recours à la métaphore aérienne qui permet de
tutoyer les cieux, est alors l’occasion de jolies planches. Riche à en
devenir confus, le script alterne des séquences narratives avec une voie
en off à la première personne, des flashbacks oniriques et de
tournoyantes envolées. Toutefois, cette richesse finit par nuire à la
lecture et à la compréhension du récit, tout comme la confusion des
physionomies masculines. Reste que les scènes aéronautiques donnent le
tournis et illustrent déjà une maîtrise des angles de vues à laquelle
l’expérience cinématographique de Max Vier n’est certainement pas
étrangère.
Refusant
la facilité, ce one shot s’attache à la vie d’un homme dépassé par ses
rêves de gloire. Pari ambitieux pour un premier album…
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