lundi 9 décembre 2013

Ainsi, soit-il !

Jour J : 15. La secte de Nazareth

© Delcourt 2013 - Duval & Kordey
En se lavant les mains, le gouverneur Ponce Pilate a fait le mauvais choix. Crucifiant Barabbas en lieu et place d’un certain Jésus de Nazareth, il a permis au prédicateur de soulever Jérusalem et d’attirer sur elle les foudres de l’empereur Claude et de sa Xe Fretensis. Trente ans plus tard, cette secte de fanatiques veut brûler la Ville Éternelle.

 En considérant le cours du temps comme une suite de hasards, rien n’empêche d’imaginer que ce qui est, aurait pu être tout autre. Tel est le principe de base de l’uchronie dont le scénariste de Jour J et du Grand jeu demeure l’un des spécialistes.

Toujours avec Fred Duval, Jean-Pierre Pécau revisite aujourd’hui les prémices du christianisme. Cependant, ils en modifient singulièrement l’approche puisqu’il est ici question d’un groupuscule qui, après une révolte durement matée, a essaimé au sein de toute la Romanité et cherche désormais à s’attaquer au cœur de l’Empire. Si le récit se déroule il y a un peu moins de deux mille ans, il semble devoir trouver un écho - voulu - dans l’actualité : derrière Rome, il est possible d’imaginer l’ombre de Washington… Très contemporain dans le propos, La secte de Nazareth tient toutefois plus de la traque policière que de l’analyse théologique, même si, au regard de l’Histoire, le dernier coup de glaive du centurion Gaius sonne comme un aveu d’échec !

Déjà aux pinceaux sur Le lion d’Égypte, Igor Kordey est de ceux dont la puissance des planches ne laisse pas insensible. Et si un certain manque de précision peut lui être parfois reproché, il livre ici une partition qui en privilégiant la force du trait à un réalisme forcené, n'en sert pas moins parfaitement le scénario.

Sur un concept inépuisable, Jour J souffle le chaud et le froid. Avec ce dernier volet, il semblerait que les auteurs aient retrouvé leur inspiration et offrent à ce one-shot une mise en perspective dont tous les opus de la collection ne bénéficient pas.

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