© Delcourt 2013 - Duval & Kordey |
En
se lavant les mains, le gouverneur Ponce Pilate a fait le mauvais
choix. Crucifiant Barabbas en lieu et place d’un certain Jésus de
Nazareth, il a permis au prédicateur de soulever Jérusalem et d’attirer
sur elle les foudres de l’empereur Claude et de sa Xe Fretensis. Trente
ans plus tard, cette secte de fanatiques veut brûler la Ville Éternelle.
En
considérant le cours du temps comme une suite de hasards, rien
n’empêche d’imaginer que ce qui est, aurait pu être tout autre. Tel est
le principe de base de l’uchronie dont le scénariste de Jour J et du Grand jeu demeure l’un des spécialistes.
Toujours
avec Fred Duval, Jean-Pierre Pécau revisite aujourd’hui les prémices du
christianisme. Cependant, ils en modifient singulièrement l’approche
puisqu’il est ici question d’un groupuscule qui, après une révolte
durement matée, a essaimé au sein de toute la Romanité et cherche
désormais à s’attaquer au cœur de l’Empire. Si le récit se déroule il y a
un peu moins de deux mille ans, il semble devoir trouver un écho -
voulu - dans l’actualité : derrière Rome, il est possible d’imaginer
l’ombre de Washington… Très contemporain dans le propos, La secte de
Nazareth tient toutefois plus de la traque policière que de l’analyse
théologique, même si, au regard de l’Histoire, le dernier coup de glaive
du centurion Gaius sonne comme un aveu d’échec !
Déjà aux pinceaux sur Le lion d’Égypte,
Igor Kordey est de ceux dont la puissance des planches ne laisse pas
insensible. Et si un certain manque de précision peut lui être parfois
reproché, il livre ici une partition qui en privilégiant la force du
trait à un réalisme forcené, n'en sert pas moins parfaitement le
scénario.
Sur un concept inépuisable, Jour J
souffle le chaud et le froid. Avec ce dernier volet, il semblerait que
les auteurs aient retrouvé leur inspiration et offrent à ce one-shot une
mise en perspective dont tous les opus de la collection ne bénéficient
pas.
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