vendredi 13 décembre 2013

Highway to Hell (air connu)

Bouncer : 9. And back

Le Bouncer a évité le pire puisqu’il est toujours en vie. Après quelques difficultés, somme toute compréhensibles en pareil lieu, il s’extrait du guêpier de Deep-End en emportant Pretty John avec lui. Mais le plus dur reste à faire, semer ses poursuivants et arriver vivant à Barro-City ! 

© Glénat 2013 - Jodorowsky & Boucq
Alejandro Jodorowsky n’a pas son égal pour décrire l’enfer dans lequel ses personnages se complaisent sans aucune retenue. Aussi sait-il transformer Deep-End en digne émule de Gomorrhe où, entre deux rapines, la lie du Grand Ouest se donne rendez-vous et s’adonner librement à ses débordements. La perversion est un fond de commerce que l’auteur chilien cultive ici avec talent, ce qui ne lui fait cependant pas oublier qu’il faut savoir aller au-delà pour écrire un bon scénario. 

Si le sexe et la violence règnent en maitres sur le pénitencier et un sur bon tiers de l’album, il est un moment où il est nécessaire de varier les plaisirs et de revenir aux fondamentaux du genre. Une fois la tumultueuse évasion réussie, il s’ensuit une poursuite, à travers la fournaise du désert et le froid mordant du col de l’Aigle, d’une rare efficacité et terriblement humaine dans sa démesure. Et que dire d’un final surprenant qui traduit à lui seul le brio d’un scénariste, certes souvent décrié, mais résolument à part ? 

Un tel script exige un dessin qui puisse exprimer toutes ces passions sans les dénaturer. François Boucq est celui qui en donnant corps à ces pulsions, leur confère toute leur crédibilité. Associé à une maitrise des décors qui entre en résonance avec l’univers tourmenté du réalisateur de La Danza de la Realidad, il imprègne ce diptyque d’une couleur qui en décuple l’intensité dramatique. 

D’une superbe manière, To Hell comme And Back revisitent les canons du western. Que demander de plus ?

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