vendredi 20 décembre 2013

Les champs d'honneur...

La faucheuse des moissons : 1. Les blés coupés
 
© Physalis 2013 - Chabaud & Monier
Ce 11 novembre est l’occasion de décorer l’un des derniers combattants de la Grande Guerre. Alors que l’édile local égraine ses poncifs, Jean Rocaillon se souvient de la boue, de la peur, de la douleur, de ceux fauchés par la mitraille ou asphyxiés par les gaz, de tous ces hommes qui, comme lui, partirent un matin d’août 1914, la fleur au fusil, certains de revenir victorieux pour Noël…

Depuis quelques mois déjà, la guerre 14-18 hante les phylactères et il n’y a qu’a se référer à la thématique sur BDGest pour s’en convaincre. Même s’il tend à s’estomper de l’inconscient collectif, les contemporains du conflit s’éteignant un à un, l’évènement se doit d’être commémoré, ne serait-ce qu’en mémoire de ceux tombés à terre et qu’importe sous quel drapeau. La faucheuse des moissons y concourt à sa manière.

En juin dernier, Frédéric Chabaud et Julien Monier s'attachaient avec Sang noir à l’une des pages méconnues de la Der des Ders : celle de l’engagement des troupes coloniales. Cette fois, il s’agit de suivre un groupe de jeunes gens dans ce qui deviendra la Première Guerre mondiale. Cet opus d’ouverture, la série devant comprendre au moins trois volumes, permet de planter le décor et de présenter les acteurs. Il est ainsi question de Lucien, Jean, Joseph…, de leurs amitiés, de leurs différences et de Charlotte… Structurée en chapitres, Les blés coupés est une chronique sociale de l’ordinaire dévolue au quotidien de ceux qui garniront les premières lignes. Pour accompagner cette histoire, le trait de Lucien Monier, d’une simplicité enfantine dans la première partie, prend ensuite de la maturité sans cependant pouvoir se départir d’un relatif manque de constance. Il bénéficie toutefois d’une mise en couleurs subtilement rehaussée par le papier mat et épais choisi par les éditions Physalis.

Après la nostalgie d’un temps révolu, Les cicatrices de la terre devraient rappeler à tout un chacun la tragique réalité des débuts du XXe siècle.

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