La faucheuse des moissons : 1. Les blés coupés
© Physalis 2013 - Chabaud & Monier |
Ce 11 novembre est l’occasion de décorer l’un des derniers combattants
de la Grande Guerre. Alors que l’édile local égraine ses poncifs, Jean
Rocaillon se souvient de la boue, de la peur, de la douleur, de ceux
fauchés par la mitraille ou asphyxiés par les gaz, de tous ces hommes
qui, comme lui, partirent un matin d’août 1914, la fleur au fusil,
certains de revenir victorieux pour Noël…
Depuis quelques mois déjà, la guerre 14-18 hante les phylactères et il n’y a qu’a se référer à la thématique sur BDGest pour
s’en convaincre. Même s’il tend à s’estomper de l’inconscient
collectif, les contemporains du conflit s’éteignant un à un, l’évènement
se doit d’être commémoré, ne serait-ce qu’en mémoire de ceux tombés à
terre et qu’importe sous quel drapeau. La faucheuse des moissons y
concourt à sa manière.
En juin dernier, Frédéric Chabaud et
Julien Monier s'attachaient avec Sang noir à l’une des pages méconnues
de la Der des Ders : celle de l’engagement des troupes coloniales. Cette
fois, il s’agit de suivre un groupe de jeunes gens dans ce qui
deviendra la Première Guerre mondiale. Cet opus d’ouverture, la série
devant comprendre au moins trois volumes, permet de planter le décor et
de présenter les acteurs. Il est ainsi question de Lucien, Jean,
Joseph…, de leurs amitiés, de leurs différences et de Charlotte…
Structurée en chapitres, Les blés coupés est une chronique sociale de
l’ordinaire dévolue au quotidien de ceux qui garniront les premières
lignes. Pour accompagner cette histoire, le trait de Lucien Monier,
d’une simplicité enfantine dans la première partie, prend ensuite de la
maturité sans cependant pouvoir se départir d’un relatif manque de
constance. Il bénéficie toutefois d’une mise en couleurs subtilement
rehaussée par le papier mat et épais choisi par les éditions Physalis.
Après la nostalgie d’un temps révolu, Les cicatrices de la terre
devraient rappeler à tout un chacun la tragique réalité des débuts du
XXe siècle.
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