© Glénat 2013 - Dufaux & Xavier |
En cette fin du mois de mai 1520, Tenochtitlan et ses environs sont
l’objet d’une intense agitation. Chacun se prépare à l’assaut ultime,
les dernières alliances se font et se défont dans le sang et les larmes.
Rêvant de gloire et de richesses, chacun sait que son avenir se jouera
dans les semaines qui vont suivre. Mais le destin des hommes leur
appartient-il ou est-il l’apanage des dieux qui hantent la canopée ?
Conquistador
est une mécanique parfaitement rodée. Un bel hidalgo sous l’emprise
d’une malédiction qui lui échappe, une kyrielle de vrais méchants qui
s’égaillent au sein de chaque camp et quelques créatures de rêves aussi
désirables que dangereuses. Voilà pour les personnages. Côté décors, une
jungle luxuriante et la mégalomanie architecturale de la capitale de
Moctezuma permettent à Philippe Xavier de donner forme à l’imagination
débridée d’un scénariste qui réinterprète la fin de l’empire aztèque.
Il
faut se rendre à l’évidence, cet album est très bien réalisé et c’est
peut-être là que, curieusement, se trouve son principal défaut. Jean
Dufaux a beau s’évertuer à inventer des héros torturés et des situations
compliquées, l’ensemble demeure trop parfait, trop calibré, pour
permettre une réelle empathie avec Catalina Guerero ou Hernando Del
Royo. Ce troisième opus se lit comme se regardent ces superproductions
où l’héroïne, malgré un séjour prolongé dans les tréfonds d’une geôle
putride réapparait au grand jour, plus belle et vénéneuse que jamais. La
perfection du dessin de Philippe Xavier, mais aussi une certaine
emphase scénaristique y sont certainement pour quelque chose.
Quoiqu’il
en soit Conquistador reste une série à laquelle il est difficile de
reprocher l’efficacité de son script ou la maîtrise graphique de ses
planches.
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