jeudi 23 mai 2013

Viiiite un ouvre-boites

Heavy metal

Lien avec le site BDGest


Moi, Étienne de Vignoles dit La Hire, j’ai rencontré Jeanne de retour du Mans après quelques menues rapines. Je lui ai filé le train, allez savoir comment ! Mais grâce à elle, j’ai pu tâter du Godon à satiété durant quelques années. Cependant, mal m’en en a pris car, finalement, la bergère de Domrémy m’a tué !

© Gallimard 2013 - Sécheresse
Drôle de grimoire qu’a pondu le sieur Loïc Sécheresse. Et diantre, pourquoi encore conter les faits d’armes de la Pucelle ? Sûrement que le souvenir, trop arrosé, d’une vierge johannique, montée de haut et pavoisant devant la Sainte-Croix a inspiré le drôle. Ceci fait, il n’a pas tort le bougre ! Il faut dire qu’avec ses grands yeux et son armure saillante, elle excite l’imagination, même celle d’un Écorcheur. Quoi qu’il en soit, Heavy metal est une plaisante manière de narrer ma guerre de Cent ans ; je me trouve bien à mon avantage, prompt à empaler la gueuse ou à charger l’Anglois et doté de juste assez de cervelle pour éviter de la répandre lors de mes charges pour le moins hasardeuses.

Sur cette affaire, mon chroniqueur a décidé de dessiner et d’écrire en hermite, exit Stéphane Melchior-Durand, fidèle compagnon de route. L’homme se veut désormais seul dans la furie qu’il déclenche ! Car, par saint Denis, les humeurs coulent à flots, les catins sont plombées à mort et les coups d’estoc pleuvent telle la grenaille. Ca pille à tout va, occit à qui mieux-mieux, trucide à l’envi et jure de partout. Mordieu, que cela fleure bon la belle échauffourée ! Pour ce qui est de l’enluminure, j’apprécie même si ce n’est pas ma tasse de thé comme dirait le duc de Bedford. Afin de donner belle apparence à l’ensemble, le gaillard a utilisé du café en lavis sur les planches noir et blanc et ses comparses ont barbouillé leurs feuillets de larges aplats pour livrer leur affaire à temps, à un bourgeois répondant au nom de Gallimard. Faut reconnaître que les manants ont bien monté leur petit commerce. Broché de près, en petit format, avec trois strips par planche - faut faire simple pour un gars de mon acabit -, leur manuscrit ressemble à un bréviaire et a fière allure !

Même si le trépas ne me prit pas envasé au mont Saint-Michel, mais exsangue à Montauban, avouez que l’histoire – un tantinet romancée et déjantée – d’un soudard amoureux transi d’une illuminée virginale déguisée en boite de conserve, ce n’est pas commun, Yault !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire