dimanche 20 janvier 2013

Ne vous déplaise ! En lisant la Javanaise....

Chronique sur l'opus 1 de La Javanaise : 1 - La fille de Mata Hari

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© Glénat 2013 - Annabel & Cyrus
En cette année 1918, fuyant l’image d’une mère qu’elle veut oublier, Jeanne Louise Mac Leod tente de refaire sa vie à Java, l'île de son enfance. À peine arrivée, une succession de phénomènes étranges se produisent et son retour éveille la curiosité des autorités comme la convoitise de certains édiles locaux… De morts en résurrection, la jeune femme renoue avec le passé de celle qui lui donna le jour, du temps où celle-ci s’appelait Margaretha Zelle et pas encore Mata-Hari !

La Javanaise offre une ouverture pour le moins confuse avec un album qui part dans bien des directions. Commencée à la manière d’un récit de vie, l’histoire oblique vers le policier et l’étrange pour finir sur des tonalités fantastiques. La mise en place de tous ces éléments se réalise au gré de séquences qui manquent cruellement de liens et posent ainsi plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. À l’évidence, l’ensemble fait preuve d’une cohérence toute relative et ce n’est qu’au prix de quelques relectures que le propos s’éclaircit : en revenant à Djakarta, Jeanne est contrainte d’assumer les démons qui, jadis, furent malencontreusement réveillés par quelques colons en mal d’émotions.

Si le trouble caractérise le scénario de François Debois et Cyrus, la richesse pourrait définir le dessin d’Annabel. Cependant, la qualité du trait de la dessinatrice bordelaise ne parvient pas à rendre compte de l’atmosphère pesante qui plane progressivement au dessus ses planches. La cause en reviendrait peut-être à un léger manque de fluidité ou alors, à la couleur - trop réaliste - de Roberto Burgazzoli Cabrera qui, bien que se jouant parfaitement des éclairages, n’arrive pas à vraiment matérialiser les peurs et les angoisses qui étreignent la colonie hollandaise de Bunduang.

La fille de Mata Hari peine à traduire ce "petit rien" qui insufflerait à ce diptyque la puissance émotionnelle d’une aventure au potentiel pourtant prometteur. Reste à espérer que le deuxième, et dernier, volet le permettra !

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