© Glénat 2019 : Bec & Rouge |
Craig Bellamy reprend connaissance. Il a salement morflé, mais
grâce aux Cotten, il est toujours en vie. En retour, ils requièrent son
aide pour conduire leurs longhorns à Abilene…
Avec Gunfighter,
Christophe Bec refait irruption dans le genre par la grande porte !
L’entrée en matière est bien posée, les fils narratifs sont rapidement
noués et les divers flashbacks distillent suffisamment d’éléments pour
laisser subodorer quelques développements à venir, sans dévoiler outre
mesure le cœur de l’intrigue. En procédant de la sorte, le scénariste de
Prométhée ne se ménage que peu de possibilités de digressions et de
réelle surprise ! Ainsi pour ce western, il centre son propos sur un
bad-boy gunfighter dans le rôle-titre et fait graviter, autour de lui,
une kyrielle de seconds rôles académiques. Il y a Katherine, la jolie
fermière au lourd secret, Charles Wallace, le cattle king mégalomane
sans scrupule affublé d’une progéniture à l’avenant, Garth, le fidèle
serviteur de la famille, Wayne, le frère impétueux et bien d’autres… De
son côté, la participation de Michel Rouge à ce projet apparaît comme
une évidence et son trait sait pleinement rendre compte de l’immensité
des espaces de l’Arizona et insuffler le mouvement et l’expression
voulus aux différents protagonistes. Visuellement le résultat n’appelle
aucune remarque, Michel Rouge contrôle lui aussi son sujet.
Cette trop
grande maîtrise, tant au niveau du scénario que du dessin, est
paradoxalement le seul bémol qui puisse être fait à cet album. En
agissant de la sorte, outre le fait de mettre la barre très haut,
Christophe Bec, Michel Rouge et, n’oublions pas, Corentin Rouge se
mettent dans les ornières d’un classicisme dont il leur sera difficile
de s’extraire. Toutefois, il sera mal venu de bouder le plaisir qu’offre
la lecture de ce volet introductif parfaitement réalisé, bien que
quelque peu convenu.
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