#2. Les hommes
Rosa ne serait-elle pas désormais sous l’emprise du Diable ? Si vouloir
sauver son homme est faire œuvre de charité chrétienne, une fois
celui-ci rappelé à son créateur, il est bienséant de reprendre le chemin
tracé par l’Église…
© Glénat 2019 - Dermaut |
Il y a du Maupassant en Dermaut lorsqu’il est
question de tenir la chronique d’une France villageoise, rurale et
calotine. Mais il y a aussi du Daumier quand il est l’heure de la
croquer, de lui donner quelque matérialité avec des protagonistes typés à
en frôler la caricature. Le dessinateur de Malefosse aime regarder
vivre les gens, leur tirer le portrait et jouer de leur personnalité au
travers de leur physionomie. Mais avec ce diptyque, François Dermaut
semble devoir s’impliquer plus qu’à l’accoutumée ! Rosa, son épouse, la
tuberculose, le cancer, la mort, la maladie… les parallèles ne sont-ils
pas trop nombreux pour ne pas penser qu’il exorcise, pour partie, ses
peurs par le truchement de cette histoire ? Désormais, il sait que le
temps n’est plus le même, lui qui en prend tant pour chaque dessin.
Trois jours entiers pour mettre une planche en couleurs. L’aquarelle
sèche rehaussée aux crayons exige son tribut d’heures et une patience
sans faille pour pouvoir être maîtrisée… et il y a encore tellement de
choses à raconter, à illustrer !
Contemporain dans son propos et
superbement dessiné, Rosa est un conte qui aurait pu mal se terminer,
mais à l’évidence la jeune femme a droit maintenant à sa part de bonheur
au pied du Mont Saint-Michel…